La visite du président de la République à la wilaya de Blida avait été programmée puis reportée, la dernière en date remonte à près de deux ans avec l'inauguration de l'autoroute Beni Mered-El Affroun. Ce 10 septembre, le lancement officiel de la rentrée scolaire - tout autant que sociale - lui a échu. Et dans des conditions particulières avec la campagne pour la réconciliation nationale et le pardon déclaré aux enfants de harkis. Sa visite a débuté par la visite du chantier du passage souterrain - trémie - de l'entrée de la ville en venant d'Alger. Une trémie, longue de 185 m dont 74 m couverts avec une largeur de 8,20 m et une hauteur de 4,85 m, va être édifiée et l'aménagement de l'ensemble permettra une meilleure fluidité par une canalisation du trafic Alger-Blida dans les deux sens. Quatre mois seront nécessaires à l'ENGOA, détentrice du marché, pour la réalisation du projet avec un coût global approchant les neuf milliards de centimes. 10h30. Au lycée Ibn Rochd, établissement parmi les plus anciens du pays édifié en 1880, Ennour, une chorale venue d'Oued El Alleug, entonna Qassaman puis les deux colombes qui attendaient patiemment entre les mains des deux fillettes d'honneur choisirent ce moment pour se libérer et refuser de voler. Elles furent reprises par une employée qui les a mises en cage. A l'intérieur de l'amphithéâtre, où avaient pris place des groupes d'élèves de différents établissements, un cours sur la réconciliation nationale fut donné par un enseignant et deux questions posées par les élèves avaient fait lever le Président pour y répondre. La première : la politique de réconciliation est-elle venue « parce que l'Etat se sent faible ou parce qu'il est en position de force ? » et la seconde était relative aux harkis. Le Président Bouteflika répondra : « L'Etat étant fort, il peut proposer ou imposer sa politique et il tend la main aux égarés » comme il reconnaîtra la responsabilité de l'Etat dans le traitement réservé aux harkis et à leurs enfants : « L'Etat n'a pas traité d'une manière convenable la situation des harkis. Quel est le tort des enfants de harkis aujourd'hui ? Ils peuvent venir en Algérie et repartir librement ! Ils sont les bienvenus à condition qu'ils ne créent pas la zizanie. » Cela dit, la question des harkis a été, selon lui, définitivement tranchée. « L'erreur serait de tenir rancœur aux enfants de harkis », ajoutera-t-il. Le Président opérera une parabole historique avec les exemples de réconciliation prônés par les compagnons du Prophète et jusqu'au calife Omar Ibn Abdelaziz.11h30. M. Benbouzid, ministre de l'Education nationale, accueillait M. Bouteflika à l'intérieur de l'Institut national de formation professionnelle de Beni Tamou (ex-CFA). M. Benbouzid estimera que l'ouverture de l'année scolaire à Blida était un symbole avec la tenue prochaine du référendum sur la réconciliation nationale. Le discours du Président n'abordera pas la situation dans la wilaya. Des chiffres sur l'évolution du secteur de l'éducation seront donnés : nombre d'entre eux étaient consacrés aux efforts dans les constructions et annoncera la réalisation de 400 lycées d'ici à 2009, 1000 collèges et 500 salles de sports. Il attirera l'attention sur le fait que plus de deux millions d'enfants ont accès aux cantines scolaires alors que leur nombre était de seulement 600 000 en 1999. 13h30. La délégation partira à l'école privée portant le nom de Baya du groupe SIM. 143 élèves des cycles préscolaire et primaire sont inscrits, dont 64 fillettes. L'informatique est au programme à tous les niveaux et l'enseignement de la langue française est de l'ordre de six heures par semaine pour tous les niveaux. Après le déjeuner, le grand chantier des réalisations de logements, des projets d'occupation des sols pour la zone d'Ouled Yaïch, l'inauguration d'un lycée de la Réconciliation nationale à Beni Tamou d'une capacité de 1000 places pédagogiques et la cité universitaire d'une capacité de 2000 lits à Guerouaou, près de l'université étaient au programme. Tard dans l'après-midi, une visite au stade Reggaz de Boufarik où sont prévues une extension des places et la pose d'un gazon de troisième génération était au programme ainsi que la cérémonie de remise de clés de logements sociaux à Beni Mered construits grâce à un don koweïtien.