A partir du 1er juillet 2005, la capacité de production annuelle de ciment gris de Algerian Cement Company (ACC) a pratiquement doublé, atteignant les 4 millions de tonnes », a annoncé, hier lors d'un point de presse, Ayman Anis, PDG de cette entreprise privée, filiale du groupe égyptien Orascom Industries. Depuis la mise en exploitation, le 17 septembre 2003, d'une cimenterie à Hammam Edalaa (wilaya de M'sila), ACC a investi pour la première phase 260 millions de dollars, avec une ligne de production d'une capacité annuelle de 2 millions de tonnes. Le coût de la deuxième ligne (2 autres millions de tonnes) est estimé à 190 millions de dollars, portant l'investissement total à près de 500 millions de dollars. « ACC est à ce titre le premier investisseur privé dans le secteur du ciment en Algérie », précise le manager égyptien qui intervient à la veille d'un séminaire sur les technologiques du béton, qu'organise son entreprise pour la deuxième année consécutive. Un volume qui représente environ 30% de la part du marché, compte tenu des besoins du pays, évalués à 12 millions de tonnes par an. Pour les dirigeants de ACC, la pole position qu'occupe le holding égyptien dans le secteur des ciments en Algérie lui donne ainsi un « statut d'acteur important » dans la relance économique, même s'il se dit « non intéressé par la reprise d'une quelconque unité des 11 cimenteries d'Etat vouées à la privatisation ». « Notre installation en Algérie répond certes à des considérations économiques, mais il n' y a pas que le profit. Notre ambition est de contribuer à la réalisation des grands chantiers initiés par l'Etat algérien », ajoute le patron de ACC, signalant qu'actuellement la production de la filiale algérienne de Orascom Industries a largement dépassé celle de l'Egypte, « port d'attache » du groupe. Orascom Industries entend donc « approvisionner » le mégachantier qu'est l'auroroute Est-Ouest ainsi que les nombreuses infrastructures de base relevant des secteurs des travaux publics et des ressources en eau. « Je me dois toutefois de rassurer le petit bâtisseur, celui qui construit sa maison, quant à la disponibilité de notre produit », dira encore Ayman Anis. Interpellé sur l'envolée des prix du ciment, atteignant parfois les 500 DA pour le sac de 50 kg, le PDG de ACC impute le phénomène à la spéculation, non sans préciser que la demande est supérieure à l'offre. « Nos prix n'ont pas varié, notre fourchette se situe entre 320 et 340 DA le sac vendu au consommateur. Il y a suffisamment de ciment en Algérie pour que les prix restent en l'état », dit-il. ACC augmentrera-t-il ses prix ? « Pour l'instant, aucune décision de ce genre n'est au chapitre », rassure le patron de ACC. En revanche, il annoncera l'ouverture, « dans 20 mois au maximum », d'un complexe de ciment blanc dans la région de Mascara. « Approuvé par l'autorité algérienne des investissements, ce projet nous coûtera 174 millions de dollars ». Un autre investissement dans l'exploitation du sable et des agrégats, estimé à 50 millions de dollars, est en phase d'être concrétisé. ACC emploie 1 millier de travailleurs, « 5000 emplois indirects ayant vu le jour depuis son installation en Algérie ». L'investissement total sera ainsi de 720 millions de dollars. Concernant le séminaire de deux jours qui doit s'ouvrir le 17 septembre courant, il s'agira de « se focaliser sur les problèmes de l'heure, tels que l'utilisation de sable dunaire, sable de concassage, et des bétons de chaussée ». D'importantes personnalités de la communauté scientifique et des professionnels sont attendus à ce rendez-vous, parrainé par les ministères des Travaux publics et de l'Habitat.