Dans le cadre des journées culturelles polonaises, la chanteuse Kayah a animé vendredi, à la salle El Mouggar (Alger), un concert. La prestation est variée. Il s'agit d'un mélange de genres occidental, balkan et, entre autres, le patrimoine polonais avec cette mise en valeur de l'accordéon et des percussions qui incitent à la transe. Kayah a chanté l'amour avec distance, car abordé avec nostalgie. Les altos étaient en harmonie avec cette voix agréable et mélodieuse agrémentée d'arpèges de la guitare sèche. Rencontrée à la fin du concert, Kayah relève qu'il est « important » pour elle de prendre part aux journées culturelles de son pays en Algérie. Participation qu'elle qualifie d'une « aventure exotique ». La même voix indique être adepte d'une musique éclectique. Elle ne chante pas un genre particulier. « Ma musique est un mélange de plusieurs genres. J'écoute tous les genres. Je chante la vie et surtout l'amour », explique-t-elle, et d'ajouter : « Mes grands parents sont perses et j'ai été initiée à la musique en jouant du piano. J'ai joué Frédéric Chopin. Néanmoins, mes compatriotes polonais voient en moi une chanteuse polonaise car je mélange tous les genres. Les étrangers à leur tour me qualifient aussi d'exotique parce que je suis polonaise. Cela dit, je suis fière d'avoir introduit sur le marché polonais les genres de musique étrangers. » Notons que Kayah a obtenu le diplôme en classe de piano à l'Académie de musique et entame sa carrière musicale avec les groupes reggae Rastar et Zgoba. En 1988, elle prend part au Festival des pays baltes à Karlsham avec notamment la chanson Ma fille chérie, j'aurais préféré que tu sois un garçon. Et pour laquelle elle reçoit le prix spécial du festival. La même année, elle enregistre en solo un disque intitulé Kayah. En 1995 sort son premier album La Pierre. Un hybride de la musique soul, jazz et R'n'b. Œuvre classée Disque d'or. L'année suivante, elle est reconnue meilleure chanteuse polonaise et reconnue comme « l'individualité de l'année 1996 » par la Télévision polonaise et devient ainsi une star. Elle travaille une année après avec le compositeur et chanteur Goran Bregovic, d'où l'album Kaya i Bregovic, lequel s'et vendu à 700 000 exemplaires. De par ce succès, le duo a attiré, lors du concert de Varsovie en 1999, plus de 50 000 personnes. En 2001, elle réalise un projet pour les enfants, en chantant la version polonaise de la chanson Mon frère l'ours, de Phil Collins. Le plus récent album de Kayah date d'août 2003. Intitulé Le Stéréotype, il obtint le Disque d'or.