Hédi Benmesbah va beaucoup mieux puisqu'il a repris en main l'équipe qu'il entraîne depuis plusieurs années. Victime d'un accident vasculaire qui lui a valu une hospitalisation suite à un coma de trois semaines, l'ancien entraîneur national de basket-ball n'a rien perdu de sa verve. Nous avons retrouvé avec beaucoup de plaisir l'enfant terrible du Rama d'El Mouradia dans la salle du club de Richwiller où il dirigeait une séance d'entraînement du club local. Particularité : les deux adjoints de Hédi ne sont autres que sa femme Sakina et son fils Yanis. Il y a des habitudes qui ne se perdent pas. Les jeunes filles qui s'échauffent portent pour certaines des maillots où figure en bonne place l'emblème national. Renseignement pris, deux d'entre elles ont été appelées en équipe nationale et elles ont participé, cet été, à la double confrontation face à la Tunisie. Mais ce n'est pas tout ! Sur les 16 joueuses présentes ce soir-là, 11 sont Algériennes. C'est le seul club en Alsace (et peut-être même en France pour un niveau aussi élevé) qui comporte autant de joueuses originaires de notre pays. Les exercices deviennent plus compliqués. Yanis prend des notes dès qu'il le peut. Il se destine à la carrière d'entraîneur et veut apprendre le métier, le plus possible, aux côtés de ses parents. Après un séjour d'une année en Algérie au cours duquel il avait dirigé l'équipe de l'INC d'Alger lors du récent tournoi des 5 Ballons de l'ESSEC (à Cergy), l'héritier de la dynastie des Benmesbah envisage de suivre des cours à Strasbourg pour devenir entraîneur diplômé. Sakina s'occupe d'une partie de l'équipe pendant que Hédi supervise l'autre. Pendant ce temps, ce sont les garçons de Richwiller qui s'échauffent autour du terrain. Dernière particularité : ils sont entraînés par une femme, Leïla, une Algérienne qui a fait ses classes auprès des Benmesbah. Leïla, dont la sœur est joueuse dans l'équipe de Richwiller (4 divisions sous le plus haut niveau français) dirige l'entraînement de main de maître. Elle siffle comme un garçon et sait se faire obéir de ces hommes presque deux fois plus grands qu'elle. Tout joueur qui rate l'exercice (une fois que les garçons auront remplacé les filles sur le terrain) effectue sans broncher une série de pompes. Leïla qui entraîne un deuxième club (en division supérieure) n'a qu'un rêve : devenir entraîneur national en... Algérie.