Le directeur technique national, Meziane Ighil, a été hier l'invité du forum Echibek pour une conférence-débat sur tout ce qui a trait au programme de sa structure en matière de prospection et de la formation des joueurs et des entraîneurs, ainsi qu'aux problèmes qui couvent notre football et les mécanismes à mettre en place pour sa relance. Meziane Ighil a d'abord dressé le bilan de son travail depuis dix mois, qui s'articule autour de deux principaux axes : la prospection et la formation des joueurs pour monter les futures équipes nationales de football, ainsi que la formation et le recyclage des encadreurs. « Nous avons effectué dans un premier temps une prospection à l'échelle régionale qui a touché 1500 joueurs, puis il y a eu un travail sélectif au niveau de trois régions (Est, Ouest et Centre), pour monter deux équipes dans chaque catégorie (cadets et juniors) afin de pouvoir organiser des rencontres de façon continuelles entre les différentes sélections. Nous allons renouveler cette opération cette année pour les catégories minime et cadette dans le but d'avoir une formation continuelle et un renouvellement sans interruption des sélections qui représenteront l'Algérie dans les différentes échéances continentale et mondiale », a déclaré Meziane Ighil devant un parterre de journalistes et de ses invités, Mourad Ouardi, Mustapha Kouici et Toufik Korrichi. Ighil ajoutera que « à la tête de chaque sélection on a mis en place un duo d'entraîneurs composé d'un cadre et d'un ancien joueur, auteur d'une belle carrière, lesquels ont bénéficié de plusieurs stages de recyclage et de perfectionnement ». Selon le conférencier, ce travail ne devrait avoir ses fruits qu'à partir de l'année 2007. Le programme mis en place vise toutefois à assurer une meilleure représentativité pour les échéances de 2006, à savoir la CAN des -17 et des -20 ans, auxquelles seront engagés nos sélections. Ighil reconnaît que « la décennie noire qu'a traversée le pays a enfoncé davantage notre football vers les profondeurs, et pour cela il faudrait du temps pour le remettre sur rails ». L'invité d'Echibek affirme que « ce n'est qu'avec la qualité et la régularité du travail qu'on puisse résorber le temps perdu et rattraper le retard qui nous sépare des autres nations ». Avec son franc-parler et surtout avec sa clarté, Meziane Ighil dira que « le temps désormais est à la réflexion. Plusieurs recommandations ont été faites dans ce sens pour trouver la meilleure formule pour la relance de notre football en fonction des moyens du bord. L'Etat doit s'impliquer davantage pour aider le football à sortir de sa crise ». « Il y a un grand fossé, reconnaît-il, entre les aspirations du public et des médias, et la réalité du terrain avec l'absence de formation au niveau des clubs, l'absence des terrains dans les quartiers, le manque d'infrastructure... et ce, contrairement à ce qui existait pendant les années 1970-1980. Une situation qui a fait qu'on n'a plus de joueurs d'exception. La DTN tente néanmoins de se substituer au travail des clubs avec des regroupements permanents ». Mais Meziane Ighil, qui est un adepte du travail à long terme conclut qu'« il faut savoir être patient et surtout optimiste, car cette situation ne devrait pas rester éternellement ». Toutefois, son projet dépendra de la vision du futur président de la FAF après le refus de M. Raouraoua de se présenter pour un deuxième mandat. Il affirme qu'il déposera sa démission juste après les élections, comme le veut la tradition et renégociera, si besoin est, son contrat avec la nouvelle équipe dirigeante du football national. Pour sa mission à la tête des Verts, il affirme également que son rôle est d'assurer la continuité et la vacance du poste jusqu'à la fin des éliminatoires pour le Mondial et la CAN 2006.