Chaque année, le secteur de l'éducation de la Wilaya d'Oran annonce la réception de nouvelles classes d'écoles et de lycées devant renforcer l'armature urbaine dans ce domaine. Mais, paradoxalement, le déficit ne cesse d'augmenter d'année en année. La dernière rentrée scolaire a été l'occasion de faire un constat amer en matière de disponibilité de places dans plusieurs écoles et lycées de la Wilaya. Le record de la surcharge, 60 élèves par classe, a été ainsi battu au lycée Cheikh Ibrahim Tazi d'Es Seddikia où les enseignants concernés ont maintenu, hier, leur mouvement de protestation par un arrêt des cours. Pour répondre aux légitimes doléances des enseignants, les responsables du secteur n'ont d'autres alternatives que d'improviser des formules "d'allégement" qui ne reposent sur aucune logique de gestion des espaces et de l'encadrement disponible. Encore une fois, c'est la politique du tâtonnement qui l'emporte, faute de véritable stratégie d'équipement de la Wilaya en établissements scolaires. Tout le monde sait par exemple, et depuis très longtemps, que la capitale de l'Ouest ne cesse de se développer vers ses périphéries Est et Sud-est. Mais depuis ces huit dernières années, seulement deux établissements dont le « semblant » de lycée de l'USTO - HLM, ont été réalisés pour un tissu urbain qui atteint les dimensions d'une ville moyenne. Les besoins En incluant les quartiers et douars périphériques, il s'agissait bien de répondre aux besoins d'une population estimée à prés de 55 000 habitants. Même si les communes limitrophes comme Bir El Djir, Sidi Chahmi, ou Es Sénia ont pu bénéficier de rares investissements dans ce secteur, il est clair que pour des raisons connues par les psychosociologues, la demande converge souvent vers le lycée de la grande ville toute proche, accentuant ainsi la pression sur la commune d'Oran. Il n'est même pas certain que le Lycée de Sidi El Bachir en cours de finition, puisse atténuer le déficit, en supposant qu'il soit livré dans les nouveaux délais impartis. Les retards accusés sur d'autres chantiers qui avaient, on s'en souvient, provoqué le courroux du ministre concerné et de l'ancien Wali, ne font qu'accentuer ce qui s'apparente à une véritable situation de crise. Car en plus du déficit en places scolaires qui touche surtout les premières et deuxièmes années des cycles primaires et du secondaire, d'autres problèmes, liés au manque d'encadrement et d'enseignants dans les nouvelles filières de langues et d'informatique restent toujours posés.