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La dégradation urbaine se poursuit
Environnement à Ghardaïa
Publié dans El Watan le 21 - 09 - 2005

La commune de Ghardaïa recèle des atouts non négligeables en matière de tourisme, vu sa position géographique aux portes du désert et son style architectural qui sort de l'ordinaire. Les opportunités de Ghardaïa en matière de tourisme ne sont pas totalement exploitées pour des raisons que la société civile ne comprend toujours pas.
Elle montre du doigt les élus locaux qui n'arrivent plus à faire face aux multiples dégradations du patrimoine touristique dans cette ville, où le développement local accuse un retard considérable par rapport à d'autres communes de la wilaya. En effet, des insuffisances sont constatées dans plusieurs quartiers de la ville en général, et dans les quartiers Belghanem et Saloha en particulier : état déplorable des routes (vétustes ou inexistantes), absence des réseaux d'assainissement et celle du gaz naturel, vétusté de certains tronçons d'AEP, dégradation totale de l'environnement du fait de l'existence de très nombreuses écuries. Ceci expose les riverains aux maladies transmissibles. Par ailleurs, il y a lieu d'évoquer l'existence du commerce informel, des trabendistes et vendeurs à la sauvette de toutes sortes grignotant chaque jour de nouveaux espaces dans la ville. Une nouvelle « race » de commerçants venus de l'extérieur ne trouve pas mieux que d'étouffer les commerçants possédant un local, un registre du commerce et payant leurs impôts, moyennant parfois même des redressements fiscaux fictifs ? Cependant, il y a toutes sortes de marchandises en provenance de Libye via El Oued ; pour ce qui est des produits de vaisselle ou de la friperie italienne via la Tunisie et Tébessa. En ce qui concerne la vaisselle, un commerce clandestin informel s'est installé au vu et au su de tous. Les trabendistes eux-mêmes nous affirment qu'à Ghardaïa, l'autorité n'existe pas et ne peut, par conséquent, nous arrêter. Sur la célèbre place du Marché de Ghardaïa, qui au fil du temps perd de sa notoriété, de son statut et de sa vocation, le sordide trabendo et la friperie porteuse de toutes sortes de maladies dermiques remplacent la vente aux enchères à la criée des produits artisanaux, et ce, en l'absence totale de contrôle. Certains trabendistes ont même décidé d'élargir leur champ d'action aux quartiers isolés de la ville (Baba Saâd, Belghanem, Tenia, Sidi Abaz, etc.). La meilleure façon d'écouler clandestinement leurs marchandises consiste à utiliser des camions qui alimentent les revendeurs, armés de dizaines de brouettes, pleines de produits de vaisselle. Ces derniers vont du coup envahir et sillonner les moindres recoins des rues, ruelles et impasses de ces quartiers. Le plus grave, c'est de voir des agents du service d'ordre faire la ronde au milieu de ce désordre qui ne semble nullement les déranger. Par ailleurs, l'éternelle problématique des trabendistes occupant des baraques, qui dénaturent et déforment visiblement l'aspect touristique de la ville, se pose toujours. Quelque 60 trabendistes ont squatté illicitement la place Balhadj-Daoud qui servait de stationnement aux voitures. Ces derniers auraient pris contact avec les autorités locales en vue notamment de tenter de régulariser leur situation. Ils aspirent ainsi à s'emparer de cette placette qui leur serait légalement octroyée, du moment que celle-ci n'est pas conçue pour le trabendo. Regroupés au sein d'une association fortuite, ces trabendistes revendiquent la légalisation, voire la reconnaissance officielle par les responsables. En effet, si depuis de nombreuses années ces trabendistes ont réussi à imposer leur présence anarchique aux autorités, d'aucuns estiment qu'aujourd'hui, ces vendeurs veulent mettre un terme au caractère illégal de leur activité, quoiqu'ils ne soient en aucune manière menacés de saisie, à la faveur d'une inspection surprise des brigades des douanes ou des impôts. A ce propos, ces trabendistes semblent avoir jeté leur dévolu sur cette placette, une manière de dire « j'y suis, j'y reste », mais pour l'instant, plutôt que de reconduire chacun chez lui, on croit apprendre que les autorités concernées leur ont curieusement donné un accord provisoire. En attendant de leur trouver un endroit convenable. La situation de ces vendeurs à la sauvette reste donc aléatoire, similaire à celle de la place du Marché. Cependant, l'ensemble des notables de la ville, la société civile et de nombreux observateurs estiment qu'aucun endroit à travers la ville n'est propice pour accueillir ces espèces de vendeurs à la sauvette qui, souvent, provoquent l'ire et l'indignation de l'ensemble des commerçants et des habitants de la ville. Quoi qu'il en soit, il s'agit là d'une situation très contestée et dénoncée par les citoyens, et qui sollicite une sérieuse prise en charge de toute urgence, afin de sauvegarder les coutumes et traditions de la ville des Mozabites, le patrimoine de l'Unesco et surtout de ne pas voir l'avenir du tourisme à Ghardaïa compromis à jamais.

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