Le Conseil des lycées d'Alger (CLA) a organisé, lundi passé, un rassemblement devant l'Académie d'Alger pour protester contre l'ampleur des suppressions de postes dans les lycées occasionnant ainsi un surplus d'enseignants durant cette rentrée scolaire. Les responsables du CLA ont indiqué que le surplus d'enseignants n'a été dégagé qu'à la rentrée scolaire provoquant de cette manière « un surcroît de précarité, de nomadisme des équipes pédagogiques sans aucune considération pour les enseignants mis ainsi devant le fait accompli ». Le CLA juge que la réduction des postes est en contradiction avec les objectifs de la réforme qui vise à l'efficience de l'acte pédagogique. « La réduction du nombre de divisions pédagogiques a accru le volume horaire de certaines matières et a entraîné une surcharge des classes préjudiciable au rendement pédagogique. » La manifestation des membres du CLA avait également pour objectif de dénoncer l'anarchie dans l'application des premières mesures de la réforme dans le secondaire. « Les enseignants se sont retrouvés avec de nouveaux programmes sans qu'ils soient préparés ni consultés. De nouvelles matières comme la technologie et l'informatique ont été imposées aux enseignants sans que cela soit de leur compétence », a souligné le représentant du conseil qui estime que la précipitation et l'improvisation sont les deux éléments qui caractérisent la réforme et les mesures qui l'accompagnent. Lors de ce regroupement, une délégation du CLA a été reçue par l'inspectrice générale de l'Académie d'Alger Mme Younsi. Les délégués ont profité de cette occasion pour brosser un tableau noir du déroulement de la rentrée scolaire et ont fait part à Mme Younsi de la détresse que vivent les enseignants dans les établissements. Selon les représentants du CLA, les explications données par l'inspectrice sur la gestion de la carte scolaire comme étant une prérogative de l'administration n'étaient pas convaincantes. Les délégués ont, pour leur part, proposé l'exigence du droit de regard de la commission paritaire dans le mouvement d'affectation des enseignants tout en soulignant que « l'éducateur n'a pas à payer un plan de gestion qui crée des bouche-trous, nomadise sa fonction, alourdit son emploi du temps et surcharge les classes ». La première responsable de l'Académie d'Alger a, d'après les délégués, reconnu certains dysfonctionnements et a accepté que la commission paritaire siège de nouveau pour étudier la liste des surplus et corriger, dans la mesure du possible, les difficultés de certains lycées. Toutefois, pour le CLA cela reste insuffisant tant qu'un texte n'applique pas les normes universelles qui donnent aux commissions paritaires un droit de regard sur la carte scolaire et le dispositif de fermeture, d'ouverture ou de transfert de poste. Le CLA compte maintenir la pression sur le premier responsable du secteur. Une réunion des délégués des lycées d'Alger est prévue le 26 septembre pour débattre des questions qui préoccupent l'enseignant d'une manière générale.