Colère n Pour le syndicat, tout ce qui se trame autour de la décision de supprimer des postes se fait sur le dos des lycéens. La suppression des postes dans les lycées a été énergiquement dénoncée par le Conseil des lycées d'Alger (CLA), lors d'un sit-in de protestation, tenu, hier, devant l'Académie d'Alger-Centre. Des dizaines d'enseignants, représentant des lycées de la capitale, ont clairement affiché leur mécontentement, voire leur désarroi à l'encontre de cette décision. Les protestataires ont déployé des pancartes et des banderoles, sur lesquelles on pouvait lire des slogans hostiles à la tutelle : «L'académie d'Alger-Centre refuse le dialogue», «Le secteur de l'éducation est en danger» et enfin «Non aux affectations aveugles de surplus». Le porte-parole du CLA, M. Osmane, a pointé un doigt accusateur vers le ministre Benbouzid. Il a déclaré, sans ambages, que le ministre de l'Education ne veut pas d'un dialogue avec quelques organisations syndicales. Pour preuve, le SG du CLA a évoqué l'exclusion de sa coordination et celle du Satef de la dernière rencontre regroupant le département de l'éducation nationale avec les partenaires sociaux, portant sur l'élaboration du statut particulier de l'enseignant. M. Osmane est aussi revenu sur la suppression de pas moins de 30 000 postes à travers le territoire national. «On ferme des classes et l'on met en surplus les élèves, ça ne peut créer que de l'insécurité à l'intérieur», clame-t-il. Le syndicaliste a laissé entendre que la magouille a présidé dans l'affectation des postes, ce qui a créé une discrimination au sein même des enseignants. L'objectif principal de la décision de suppression des postes relève, aux yeux de M. Osmane, de la volonté des pouvoirs publics de réduire le budget du secteur de l'éducation. Il citera, à titre indicatif, le cas du lycée Emir Abdelkader de Bab El-Oued, où enseignaient, au début des années 1990, pas moins de 190 professeurs. Actuellement, ce lycée se retrouve avec seulement 65 enseignants. Qualifiant cette opération de «manœuvre administrative sur le dos des enfants», l'orateur a appelé les parents d'élèves «à se battre pour que les postes restent». «Il faut qu'ils appliquent les lois qu'ils ont, eux-mêmes, promulguées en toute transparence», affirme-t-il. Concernant, par ailleurs, les lycées techniques, le numéro un du CLA dira que des professeurs des lycées techniques sont en stand-by, et souvent sans emploi du temps. «Tout ce qu'endurent nos collègues du technique est la conséquence de la suppression de la filière de l'enseignement technique», fulmine-t-il. S'agissant de la nouvelle grille des salaires, M. Osmane fera remarquer que sa coordination partage le même avis que les autres syndicats. «Pas question de baisser les bras après 14 ans d'attente.»