De même que les propos des dirigeants politiques algériens confessant, après 16 mois d'incarcération injuste, que Mohamed Benchicou, directeur du Matin et auteur de Bouteflika : une imposture algérienne, est un détenu d'opinion, les derniers reports des procès du journaliste, décidés dans la précipitation, traduisent aussi, en ces moments précis, le malaise du pouvoir devant sa détention scandaleuse à la prison d'El Harrach. Aussi et sauf à considérer l'acte d'écrire et d'informer, d'exprimer son opinion et de défendre le pluralisme comme un crime impardonnable, un crime contre l'humanité, est-il essentiel, à cette étape, de rappeler : 1- Que Mohamed Benchicou est un intellectuel et un journaliste à la tête d'un quotidien partisan de l'expression plurielle et respectueux du nécessaire débat contradictoire, participant à la construction d'une société moderne, d'une République citoyenne et d'un Etat de droit véritable. 2- Que Mohamed Benchicou est un détenu d'opinion et que ce statut lui est désormais reconnu par des officiels algériens. L'opinion politique aura compris et s'explique l'embarras du pouvoir algérien qui s'enferre dans ses contradictions en persistant à harceler judiciairement et à prolonger la détention, pour ses seuls écrits, d'un journaliste engagé dans le combat républicain, citoyen et antiterroriste, à l'heure où il est question d'amnistier et de libérer les terroristes et les chefs terroristes qui ont revendiqué et commandité le meurtre de dizaines de milliers d'Algériens entre civils, policiers et soldats de l'Armée nationale populaire. Pourtant, il ne tient qu'aux dirigeants politiques qui ont pris en otage et séquestré Mohamed Benchicou au prix d'une machination politico-policière et financière honteuse, avant d'ordonner la liquidation du Matin, de sortir de cet embarras en mettant un terme à cette injustice par sa libération immédiate et sans condition, garantie de l'ouverture d'un large débat citoyen sur les libertés en Algérie nécessaire à la démocratisation de la vie publique. Par conséquent, le Comité Benchicou pour les libertés réitère l'exigence de libérer sans condition et sans délai Mohamed Benchicou, prisonnier d'opinion, rejetant tout amalgame avec un justiciable qui aurait un crime à payer. Le comité Benchicou pour les libertés Alger le 20 septembre 2005