Au crépuscule d'une vie souvent laborieuse et parsemée d'embûches, beaucoup de vieux ne sont pas arrivés au bout de leurs peines. Ils affrontent un quotidien monotone. Etalage de propos dans un square public. Un refuge et un exutoire. Palabres au coin d'une rue. Les regards semblent blasés. Les gestes et les mouvements réglés comme du papier à musique. Mais ce n'est pas là, le moindre des maux. Fait surprenant mais réel. Il s'en trouve des vieillards, usés par le temps, laminés par les vicissitudes, contraints d'exercer des métiers de fortune. Camelots, marchands à la sauvette, gardiens de nuit. Une foultitude de tâches précaires, aléatoires qui permettent quelques rentrées d'argent. Un comble. On s'impose des efforts supplémentaires pour survivre. A croire que le rocher de Sisyphe devient une réalité. Mais bien amère et difficile à digérer. Elle vous harcèle et traque jusqu'aux derniers retranchements. Retrousser les manches et se remettre à l'ouvrage quand le corps aspire au repos. Et pour des miettes par dessus le marché. C'est que le pécule est maigre. Il ne nourrit pas son homme. Les fins de mois ardues car le régime de retraite est loin de garantir une existence tranquille et honorable. Pas de quoi pavoiser quand on doit se contenter de sommes dérisoires qui sonnent comme un affront dans un pays où la cherté de la vie est patente. Par conséquent, évoquer la question des loisirs ou des vacances pour cette catégorie de personnes, c'est remuer le couteau dans la plaie. Ce n'est guère le propos même si le droit aux vacances n'est ni un luxe ni un caprice. Il y a d'autres urgences dont on aimerait faire l'économie. Heureusement que les liens familiaux, de voisinage soulagent tous ces vieux qui vivent dans la précarité. Ils leur épargnent d'autres turpitudes insupportables. On a coutumes de saluer tous les gestes qui réconfortent et qui mettent du baume au cœur. Aussi, préconisons-nous, modestement, que les élus fassent une initiative en direction de ces vieilles personnes. Elles le méritent amplement.