La question centrale de l'environnement sera abordée pour la première fois en Algérie à la lumière des enseignements fournis par la recherche économique à l'occasion d'un colloque qu'organise à cet effet le Centre de recherche en économie appliquée au développement (CREAD) les 1er et 2 octobre prochain à l'hôtel El Riadh de Sidi Fredj. Le préjudice économique et financier dû aux atteintes à l'environnement est énorme et il s'agit de savoir s'il peut s'avérer économiquement payant pour l'Algérie d'organiser la riposte qui s'impose en y mettant les moyens humains et matériels requis. Autrement dit, un pays est-il perdant ou au contraire gagnant en engageant des moyens qui peuvent s'avérer coûteux pour sauvegarder l'environnement ? C'est à cette question fondamentale que tenteront de répondre les compétences algériennes et étrangères invitées au colloque. Les contributions intellectuelles pour la plupart, fruits d'investigations multiformes conduites par des chercheurs de renom, ne manqueront pas d'apporter des éclairages susceptibles d'aider les responsables de l'environnement à élaborer des stratégies de préservation. Le colloque arrive à point nommé pour faire prendre conscience aux pouvoirs publics concernés des enjeux économiques de l'environnement et de la nécessité d'appréhender la question de sa sauvegarde sous l'angle managérial. L'Algérie aurait tout à y gagner. Se pose alors un certain nombre de problèmes que les conférenciers et les intervenants aux débats ne manqueront pas de soulever parce qu'ils conditionnent l'avènement de stratégies de sauvegarde de l'environnement innovantes. On peut à ce titre évoquer la question de la politique et des instruments que devrait adopter l'Algérie pour asseoir une véritable économie de l'environnement. On se posera également la question de savoir laquelle des approches incitatives ou coercitives conviendrait le mieux. Le slogan « Les pollueurs doivent être les payeurs » ne risque-t-il pas de dériver en permis de polluer ? Si on doit sanctionner les pollueurs, ne serait-il pas judicieux de gratifier ceux qui, par des actions volontaires, contribuent à préserver l'environnement ? La crise de l'emploi qui sévit en Algérie justifie-t-elle de faire l'impasse sur la préservation de l'environnement en cas de délocalisation d'unités de production étrangère vers notre pays ? Le rôle des collectivités locales algériennes, particulièrement défaillantes, mériterait également d'être soulevé, car rien de bien sérieux ne pourrait être entrepris dans le domaine sans leur collaboration active. De par leur importance et leur acuité, ces questions promettent de fructueux débats.