Du plomb, du chlore mais aussi du cuivre et de l'arsenic, voilà, en gros, ce à quoi expose dangereusement tout contact du sachet noir avec les aliments. C'est l'explication quelque peu scientifique, donnée mercredi dernier lors d'un point de presse par le directeur de l'environnement pour justifier la mise en place du dispositif portant interdiction du sachet noir et qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2006. Tout fabricant de sachets qui se fera prendre en flagrant délit de vente de sachets noirs pour servir à l'emballage d'aliments se verra exposé à des sanctions. Cependant, nous affirme le responsable de l'environnement, le sachet noir peut être toléré dans les usages autres que les aliments. Et dans ce cas, comment le fabricant auquel on commande le sachet noir saurait si celui-ci va servir exclusivement à tel usage plutôt qu'à tel autre ? En attendant l'entrée en vigueur des nouvelles dispositions concernant le sachet noir, une large campagne d'explication et de sensibilisation intitulée « Déplastiqué » est menée depuis le 21 septembre et se poursuivra jusqu'au 31 décembre, selon le même responsable. Elle a pour but de faire prendre conscience de la nuisance du sachet noir à la santé du citoyen et du pourquoi de la mise en place de ce nouveau dispositif qui interdit la vente de ce produit nocif parce que fabriqué à partir d'une matière recyclée appelée polyéthylène à basse densité (PEP). Le même dispositif pose clairement les critères de fabrication des nouveaux sachets pour remplacer ceux en usage : le sachet qui est déjà fabriqué et mis en service doit comporter le logo d'alimentation (dessin représentant un verre et une fourchette) et sa traçabilité (date de fabrication, numéro du lot, adresse de la fabrique, etc.) Afin d'enraciner les notions de culture environnementale dans les mentalités et les mœurs, des cours sur différents thèmes liés à l'environnement seront dispensés dans les établissements scolaires. Cette opération a déjà touché, selon le responsable de l'environnement, dix écoles primaires, cinq CEM et quatre lycées. A cet effet, une mallette contenant une documentation environnementale est remise à chaque établissement scolaire. L'ambition du ministère de l'Environnement, qui s'associe dans le même effort au ministère de l'Education nationale, est de créer aussi dans chaque établissement un club vert dont les activités seront orientées vers la création et l'entretien d'espaces verts au sein de chaque établissement scolaire. Immortalisé par des photos, quelques séquences de cette campagne de sensibilisation et d'explication montrent le progrès accompli dans la conscience des parties (éducation, environnement, population, associations...) concernées.