En raison de l'absence de moyens d'observation, les citoyens ne pourront pas admirer l'éclipse solaire le 3 octobre prochain. Néanmoins, ce n'est pas le cas des chercheurs du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG). Ils se préparent activement pour observer, dans les meilleures conditions, ce phénomène naturel. Pour plus de précisions, l'éclipse du 3 octobre est une éclipse annulaire solaire. Cela veut dire que la Lune se mettra en travers de la Terre et du Soleil. Cette éclipse sera annulaire et non pas totale, car la Lune ne recouvrera pas entièrement le disque solaire. La partie visible du Soleil sera une sorte d'anneau lumineux. Cette éclipse prendra forme au dessus de l'océan Atlantique. Elle traversera le nord du Portugal, l'Espagne, puis l'Algérie, la Tunisie et d'autre pays comme le Soudan ou la Somalie avant de se terminer dans l'océan Indien. Mais l'éclipse sera partielle sur une bande plus large, incluant l'Europe, l'Asie, le Moyen-Orient, l'Inde et la majeure partie de l'Afrique. Ahmed Grigarhecene et Djounai Baba Aïssa, chargés de la recherche et de l'étude, ont parlé du déroulement de l'observation qui se déroulera le 3 octobre. Ils ont affirmé que le CRAAG a installé une cellule spéciale pour l'observation du phénomène naturel. L'observation s'effectuera à travers une lunette astronomique professionnelle reliée à une caméra CCD. L'événement sera diffusé à la télévision et peut-être sur le net. Les deux responsables nous ont déclaré que l'éclipse commencera à 8h44 et prendra fin à 11h37 et que la phase d'annularité durera 3'48''. L'éclipse sera annulaire le long d'une bande étroite passant par Alger, Tizi Ouzou, Batna, et sera partielle dans le reste du pays. Les deux fonctionnaires insistent sur le fait que l'événement astronomique a été médiatisé. Par les journées portes ouvertes, la télé et la radio, le CRAaG n'a pas lésiné sur les moyens pour sensibiliser la population à l'importance de ce phénomène. Concernant la sécurité pour les yeux, d'autres chercheurs, qui ont préféré garder l'anonymat, déclarent : « On est un centre de recherche. Notre tâche est d'informer les gens sur l'importance du phénomène. La prévention est du ressort du ministère de la Santé. » Mais ils mettent en garde tout de même les gens contre les conséquences qui pourraient résulter de l'observation de l'éclipse en l'absence de lunettes appropriées. Et ajoutent qu'ils regrettent que, le jour de l'éclipse, la plupart des Algériens ne pourront pas se procurer les lunettes spéciales pour voir l'éclipse. « Les Algériens passeront à côté de ce spectacle d'envergure offert par la nature. La prochaine éclipse sera pour 2027 », ironise un des chercheurs. Et pourtant, nous avons pu savoir qu'il était possible d'inonder le marché de ces lunettes qui ne coûtent pas très cher. Pour finir, les chercheurs du centre ont parlé de l'intérêt scientifique de cette « expérience scientifique à ciel ouvert » et annoncent qu'elle va permettre d'en savoir plus sur la couronne solaire, ainsi que d'étudier l'atmosphère terrestre pour améliorer les modèles scientifiques et les théories de l'astronomie et tout ça pour rendre les calculs astronomiques encore plus fiables. Qu'en est-il du CRAAG ? Car il faut savoir qu'il n'y a pas d'astronomes au centre et les chercheurs du CRAAG nous ont confirmé que pour obtenir ces résultats scientifiques, il faut des moyens assez performants que, malheureusement, le centre ne possède pas. Un chercheur se demande « si du point de vue scientifique il y a vraiment préparation » et si « le travail du CRAAG ne s'est pas limité à la médiatisation au même titre que n'importe quelle association nationale amateur ». Réponse après le 3 octobre.