Le calvaire de plus de 80 voyageurs en compagnie de leurs familles ayant introduit, depuis le port de Marseille, des véhicules de moins de trois ans, n'est pas près de connaître un dénouement heureux. Ces familles qui ont embarqué sur le bateau Millenium Express (Raïs Hamidou), de la compagnie algérienne Cnan, sont toujours bloquées, et ce depuis le 26 septembre à 21 h, au port d 'Alger après une traversée de près de 24 heures. Les Douanes algériennes ayant refusé de procéder au dédouanement de leurs véhicules. « Nous attendons les ordres d'en haut », leur a-t-on répondu au niveau du port d'Alger. « Avancer l'allégation des billets de voyage qui ne portaient pas le cachet du consulat d'Algérie à Marseille est malvenu », relèveront les passagers. « Ceux qui ont acheté un billet auprès de la SNCM ont vu leurs billets cachetés, puisque les employés de cette compagnie sont en grève. Pour notre cas, nous sommes arrivés au port d 'Alger à l'heure indiquée. Soit trois heures avant l'heure limite. Nous n'avons pas à cacheter nos billets auprès du consulat d'Algérie à Marseille puisque nous savons que la compagnie par laquelle nous avons embarqué n'est pas concernée par le mouvement de grève », atteste un jeune voyageur, victime de cette étrange situation. Il n'omet pas de signaler que les voyageurs dans un cas similaire, ayant embarqué sur un autre navire, qui a accosté dans la matinée du 26 septembre, n'ont pas été bloqués au port d'Alger. « Un responsable au niveau des Douanes au port d'Alger nous a avisés qu'il n'est pas fait mention de notre cas dans le rapport qui lui a été transmis et que notre affaire trouvera son épilogue dans les plus brefs délais. Ce responsable nous a demandé de patienter, mais la patience a des limites et nous sommes accompagnés de femmes et enfants. » Notre interlocuteur précisera que, selon ce même responsable, qui a requis l'anonymat, ces voyageurs ne tombent pas sous le coup des sanctions prévues dans la note adressée par le chef du gouvernement à la direction générale des Douanes algériennes. Par ailleurs, ce voyageur soulignera que les familles sont totalement délaissées au niveau du port d'Alger et aucune assistance ne leur a été apportée par les différents organismes présents au sein de cette structure. L'insécurité est un autre problème enduré par les passagers de la CNAN puisque, à leurs dires, l'un d'eux a vu son véhicule saccagé et même des bagages volatilisés. Pour rappel, des passagers qui ont rallié le port d'Oran et celui de Annaba ont connu le même supplice avant de se voir « délivrer » par les Douanes.