Incompétence n Plusieurs citoyens et familles, notamment des émigrés sur le point de retourner en France, ont vécu un calvaire indescriptible et un cauchemar dont ils ne se remettront pas de sitôt. Tout a commencé ce mardi soir du 7 août. Cette famille de 5 personnes, avec ses 3 enfants, nous raconte son périple aller et retour : «Nous avons démarré de Paris le lundi 6 août pour arriver à Alger le jeudi 9 août aux aurores !!» «Le Lato», cet intrigant bateau devait partir du port de Marseille à 12h le mardi 7 août pour arriver à Alger mercredi matin, mais au port de Marseille une mauvaise surprise les attendait : «Le Lato» ne sera pas au rendez-vous pour des raisons non précisées. Certains membres du personnel CML disent qu'il est en panne et d'autres qu'il a été envoyé sur la Tunisie, car il y avait plus de voyageurs... «Allez vous restaurer quelque part et revenez vers 14h, nous dit-on, on vous envoie un autre bateau d'Alger qui devrait arriver à 18h.» Un budget pour le repas non prévu et un petit tour dans Marseille s'imposaient donc, merci CML. Mais bon, il ne faut pas exagérer, ce sont des choses qui arrivent à toutes les compagnies et visiblement CML va se rattraper… «Comme des élèves assidus, nous nous sommes représentés au port La Joliette à 14h, pour ne partir qu'à 1h 30 (8 août). Le bateau prévu pour 18h n'est arrivé qu'après 22h.» Ce sont l'indifférence et l'absence totale d'informations qui révoltent par-dessus tout cette mère de famille indignée : «Nous avons payé le prix fort pour faire ce voyage en voiture et on nous a traités comme une vulgaire marchandise qu'on laisse traîner sur le port. Une fois à bord du bateau, nous espérions des mots d'excuse ou des explications de la part du commandant comme piètre consolation, en vain.» Il y avait 304 véhicules à embarquer sur un bateau venu à la rescousse, «Captain Zaman», qui ne pouvait en contenir que 270, il s'ensuit alors un grand cafouillage lors de l'entrée des voitures dans le bateau. Les familles étaient sommées, à la dernière minute, de descendre de leurs véhicules pour ne laisser que le conducteur à bord. Les voitures devaient être serrées comme des sardines pour tenir. Le «Captain Zaman», qui comme son nom l'indique a fait son temps, n'a rien de ces bateaux de croisière soi-disant flambant neufs, qu'on prétendait. Plutôt d'une vétusté flagrante, «Captain Zaman» était à peine plus rapide que le voilier de Arroudj et Barberousse. «Mais il ne fallait pas trop se plaindre, car les voyageurs en classe fauteuil étaient dans des conditions encore plus déplorables. Les repas étaient rationnés et les enfants avaient encore faim.» La traversée a pratiquement duré 26 heures au lieu de 20. Après cette longue et éprouvante traversée, le «Captain Zaman» arrive au port d'Alger, mais la mésaventure devait encore se poursuivre pour nos voyageurs à bout de force. Grâce aux responsables de la traversée, Igouba et Co., l'organisation de la sortie des passagers a été lamentable. Comme attendus, seuls les conducteurs de véhicules étaient sollicités pour descendre dans le garage et rien n'avait été prévu pour coordonner leur sortie avec celle de leurs familles qui avaient pris le chemin des escaliers embouteillés. Livrés à eux-mêmes, certains voyageurs s'étaient amassés devant la sortie côté passerelle, mais encore fallait-il savoir que celle-ci était impraticable car non adaptée à la passerelle du port. Il faut ajouter à cela les lourdes et longues formalités de sortie du port, le jour s'est levé sur ces visages défigurés qui, trop attachés à leur pays et à leurs familles, continuent à souffrir pour venir passer leurs vacances en Algérie au lieu de claquer leurs euros sur d'autres côtes offrant de bien meilleurs services pour le même prix ! Après trois semaines de vacances, voici notre famille de 5 personnes sur le chemin du retour, prévu encore une fois sur cette chimère qu'est le «Lato». Mais, le «Lato» ne sera pas au rendez-vous pour le départ du 29 août. Certains disent qu'il est en panne et d'autres qu'il a été retenu par les autorités portuaires françaises à Marseille pour des raisons non avancées. «Jusqu'à la veille du départ, CML nous a confirmé que tout irait comme prévu, heureusement que nous avons appelé avant de sortir de la maison pour réaliser que le départ était annulé et programmé pour le 31 août !!! Nous regrettons amèrement d'avoir pris nos billets avec CML qui nous a dégoûtés à jamais du voyage par bateau.» Au moment où nous mettons sous presse, cette famille de cinq personnes, dont trois enfants et une mère enceinte, n'avait pas pu embarquer hier samedi vers Marseille en passant 24 heures au port d'Alger dans une désorganisation totale. Aucune information fiable n'est donnée, et ni la rage ni la colère de la plupart des voyageurs n'ont aplani le mépris et l'indifférence affichés par les responsables de cette compagnie : C…atastrophe Maghreb Lines.