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Il n'y a pas eu foule à Alger
Publié dans El Watan le 01 - 10 - 2005

Tamentfoust, ex-la Pérouse, est apparemment l'une des rares circonscriptions où le nombre d'électeurs était « dans les normes », à 9h45. 70 citoyens ont déjà voté au bureau numéro 1, réservé aux hommes et qui compte environ 400 inscrits.
Les listes des femmes enregistrent 35 passages à l'isoloir, à la même heure et pour le même nombre d'inscrits. « Nous nous attendons à une affluence plus importante pour l'après-midi. Surtout les femmes, qui, en général, ne se libèrent qu'après avoir rempli leurs tâches ménagères », explique Mohamed Derouaz, responsable du centre de vote de cette localité côtière de l'Est algérois. Dehors, la rue grouille de monde, semblant préoccupé par d'autres soucis. Des pêcheurs s'agglutinent sur l'unique quai du petit port, lieu de rendez-vous par excellence de la corporation. Deux heures après, l'affluence est à son comble à Boumati (commune d'El Harrach). Pas dans les écoles, mais au marché « multiservices », surtout au niveau du carré réservé à la friperie. A quelques encablures, l'école de Sidi M'barek 1 regorge plus de fonctionnaires que de votants. Un groupe de petits garçons s'efforce d'extirper les 4 ou 5 affiches officielles de la campagne, collées au mur d'entrée du centre de vote. « C'est dommage que les enfants recourent à de tels actes. Où est passé l'esprit de civisme que nos parents ne cessaient de nous inculquer, naguère ? », soupire un agent de l'Etat, posté à l'entrée. Notre arrivée sur les lieux ne passera pas inaperçue à cause, certainement, des badges d'accréditation accrochés à nos chemisettes. En pleine discussion, entrecoupée de rires saccadés, un groupe de policiers se « redéploie » brusquement. Chacun à son poste. Ils on dû nous prendre pour d'importants responsables en rapport avec le scrutin. Accueillant, le chef de centre nous facilitera la tâche en nous accordant la latitude de visiter tout bureau de notre choix. Irruption à la classe la plus proche. Sur 550 inscrits, il est enregistré 29 votants, soit moins de 6%. Le taux est nettement inférieur à celui enregistré à Tamentfoust, 2 heures plus tôt. Le centre se frotte à la périphérie sud d'El Harrach, durement touché par le terrorisme. Laissant derrière nous les bas-fonds d'El Harrach, nous atterrissons à Hydra, quartier chic des hauteurs d'Alger. Il est 13h. Un jeune nous recommande l'école n'Soumeur, « Centre de vote de la qiyyada (hauts responsables de l'Etat, ndlr) », précise notre guide. Le président de l'APC, Karim Bennour, se fait le plaisir de nous faire visiter un « exemple type » du parfait bureau. « Nous avons orné tous les bureaux de pots de roses authentiques », dit-il fièrement. Côté chiffres, les taux de participation ne diffèrent guère de ceux de Sidi M'barek. 10% dans le meilleur des cas. Hormis le train de vie, Hydra et Boumati se valent, en ce 29 septembre 2005. Zeghara, perché sur les hauteurs de Notre-Dame d'Afrique, est catalogué, lui aussi, de quartier pauvre. A 14h30, l'école Zeghara Jedida est quasiment déserte. « 8,4% de votants », révèle le chef de centre. Et de préciser : « Environ 500 familles occupaient un bidonville à côté. Inscrites sur nos listes électorales, elles ont toutes été relogées soit à Birtouta soit ailleurs. C'est ce qui explique le faible taux de participation. » L'affluence fera défaut, aussi, au centre Noureddine Zouar, à Bouzaréah. Sauf que le taux de participation était légèrement à la hausse : 10% pour les femmes et 15% pour les hommes, et ce, à 16h, à 4h de la fermeture du centre. Trois kilomètres plus loin, Sidi Youcef, tristement sortie de l'anonymat, en 1997, à la faveur d'un massacre de 23 familles, commis par les GIA. Le directeur de l'école primaire et chef de centre de vote, M. Boukercha, nous reçoit tout sourire non sans nous pousser à rebrousser chemin. « Nous avons enregistré 40% de votants. Merci pour votre visite », décrète-t-il comme pour insister pour que nous quittions les lieux. Et les familles des victimes du massacre ont-elles voté ? « Elles ne sont plus là ; cela fait longtemps que l'Etat les a relogées dans d'autres localités », atteste-t-il en nous invitant d'aller « recueillir les chiffres à l'APC ». Dehors, nous n'aurions aucune peine à rencontrer une famille survivante (lire l'article de Zineb Merzouk). Elle et les trois autres familles qui ont échappé à la boucherie terroriste résident toujours à Sidi Youcef. Avec, à la clef, des séquelles pour la postérité.

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