A l'issue du dépouillement du scrutin portant référendum sur la charte de paix et de la réconciliation nationale, les urnes à Aïn Defla ont donné 98,87 % de oui en faveur de la charte, 370 163 sur 389 629 électeurs inscrits tandis que l'on a enregistré un taux de 1,85% pour les partisans du non et 12 491 absents à ce rendez-vous électoral, qui a vu la participation de 96,76% de la population de Aïn Defla estimée à 711 087 habitants. Rappelons que l'administration locale, par le biais de ses représentants, a instruit ses agents afin d'accorder toutes les facilités aux votants, l'essentiel étant de réaliser un score élevé prévu à plus de 90%. Ainsi, le jeune Mohamed B., rencontré dans un centre à Biboula Khelifa (sud-est de Aïn Defla), a fustigé les responsables locaux pour, a-t-il dit, le népotisme et la bureaucratie qu'ils font régner dans cette région rurale, affirmant qu'il n'a pu se faire délivrer sa carte nationale que la veille du référendum, alors qu'il n'a cessé de la réclamer depuis... 1993. Notre interlocuteur espère revoir son oncle, parti au maquis et dont il est sans nouvelle, grâce aux résultats du référendum, nous fera-t-il savoir. Toujours dans la même localité, nous serons sous l'œil vigilant du chef de brigade de la Gendarmerie nationale jusqu'à notre départ. Concernant le déroulement du vote dans les autres centres, nos sources nous feront part de dépassements, cependant impossible à vérifier en raison d'un dispositif administratif renforcé durant notre présence. Mais, il nous a été donné de constater que des encadreurs facilitaient la tâche aux électeurs en insérant légèrement le bulletin bleu du oui dans l'enveloppe. Enfin, signalons que la journée à Miliana s'est achevée dans une grande effervescence, quand un groupe de sportifs munis de sac à dos descendant des monts du Zaccar ont été pris par la population pour des « rédditionnistes », une confusion dont les échos ont été propagés toute la wilaya.