Le système national de métrologie bénéficiera d'une enveloppe de 1,61 milliard de dinars. « La dotation entre dans le cadre du plan de relance 2005-2009 », a annoncé Mahmoud Khedri, ministre de l'Industrie, lors de l'ouverture, hier à Alger, de la Journée nationale de la métrologie. Ce secteur relève d'un office public, en l'occurence l'ONML (Office national de la métrologie légale). Ses missions principales sont de « participer à la sauvegarde de la garantie publique et à la protection de l'économie nationale ». En plus clair, la surveillance et le contrôle des instruments de mesure, tous secteurs confondus. Cela va de la balance d'épicier au compteur d'électricité et de gaz, des appareils de mesures destinés à la santé publique aux compteurs « géants » qui permettent de mesurer, au millilitre près, les extractions des hydrocarbures. Il faut savoir que le parc national d'instruments de mesure est composé, dans la majorité, d'instruments importés. « Logiquement, tout produit qui atterrit sur le territoire national est subordonné au quitus de l'ONML. Malheureusement, cela n'est pas le cas, compte tenu des importations frauduleuses de balances commerciales d'origine asiatique, qui ne répondent pas aux normes requises et qui arrivent à échapper à la vigilance de l'Etat. Le trafic se fait, souvent, via les frontières terrestres », a relevé un spécialiste, n'évoquant que cet aspect lié directement à la consommation courante. D'autres intervenants ont mis l'accent quant à la nécessité d'une présence plus prononcée des équipes de l'ONML sur le terrain. Un participant nous a confié qu'en matière de contrôle et de surveillance, l'Algérie a sensiblement régressé. Et de se rappeler qu'à l'époque des années 1970, pas un commerçant n'échappait, « au moins une fois par an », au contrôle du service des « poids et mesures ». « L'étalonnage était systématique », ajoute-t-il. Qu'en est-il aujourd'hui ? Pour les responsables de l'ONML, « le terrain n'a jamais été déserté ». « Néanmoins, il y a des paramètres sur lesquels nous butons aujourd'hui, à l'exemple des innombrables marchés sauvages qui pullulent à travers le pays. Il n'est pas toujours facile pour nos équipes d'intervenir dans des lieux clandestins », se défend l'office public. « Ce problème devrait être réglé à la source, c'est-à-dire que la balle est dans le camp des autorités locales. L'APC devrait interdire les marchés clandestins, et du coup, nous aurons moins de balances douteuses », ajoute-t-on à l'ONML. D'autres questions ont été par ailleurs développées lors de cette journée, comme le manque de moyens, notamment les véhicules pour les équipes mobiles dont souffre l'office public. « Toujours est-il que notre ministre de tutelle nous a aujourd'hui rassurés quant à une prise en charge totale de notre secteur », se félicite l'ONML. En effet, Mahmoud Khedri a annoncé la prochaine création, à la nouvelle ville de Sidi Abdellah, d'un laboratoire national de « niveau international » pour prendre en charge la mission d'étalonnage. « Il sera créé également 3 laboratoires régionaux à Constantine, Ouargla et Oran, afin de réduire, progressivement, notre dépendance vis-à-vis de l'étranger dans le domaine de la vérification et de l'homologation des instruments de mesure », a conclu le ministre.