Intervenant, avant-hier, devant les diplomates algériens désignés pour des postes à l'étranger, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a porté à 10 000 le nombre des terroristes qui se sont rendus aux autorités, à la faveur des lois sur la rahma - clémence - de Liamine Zeroual (1997) et de la concorde civile de Abdelaziz Bouteflika (1999). On pourrait croire que le flux des redditions n'a jamais cessé. Cependant, le bilan de ces « descentes », il faut le dire, a toujours été approximatif en l'absence, bien entendu, de preuves attestant de ces repentances. Le chef du gouvernement a, par ailleurs, « exprimé son vœu de voir d'autres éléments se rendre dans le cadre de la réconciliation nationale ». A ce sujet, M. Ouyahia a affirmé, une fois de plus, que les dispositions réglementaires qui seront adoptées, dans le cadre de la charte pour la paix et la réconciliation, seront fixées et limitées dans le temps. Le chef de l'Exécutif, faut-il le rappeler, a estimé, début septembre dernier, que le nombre de terroristes encore en activité serait d'un millier environ, dont une grande partie serait affiliée au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Bien que ce groupe ait rejeté l'offre de paix du Président, à travers divers canaux, les autorités, selon les récentes déclarations du chef du gouvernement, s'attendaient à ce qu'il y ait « deux cents, trois cents ou plus... d'islamistes à se rendre dans le cadre de la réconciliation nationale ». Suivant la vision du gouvernement, il sera question d'une stratégie visant à vider les maquis terroristes de leur substance, humaine et logistique notamment. Le chef du gouvernement, devant les diplomates, a abondé dans ce sens : « La lutte antiterroriste se poursuivra », a-t-il souligné. Ce combat, selon lui, « sera facilité par la réduction du nombre des terroristes encore en activité et la mobilisation de la société afin d'éradiquer ce fléau ». « Par cette lutte, a-t-il ajouté, le pays contribue à la guerre internationale menée contre ce phénomène. » Ainsi, parallèlement, à la politique de la main tendue, l'Etat s'est dit déterminé à éradiquer les irréductibles du GSPC.