L'adoption de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le 29 septembre dernier, n'a pas eu, pour le moment, l'effet escompté. La reddition massive de « un millier » de terroristes qui, selon les autorités, peuplent encore le maquis n'a pas eu lieu. Pis, ces derniers continuent de sévir dans certaines régions du pays en s'attaquant tantôt aux éléments de l'armée et de la gendarmerie tantôt aux citoyens désarmés. Il faut ajouter à cela le rejet signifié à la charte pour la paix par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). En effet, depuis le plébiscite du projet présidentiel, mis à part les quelques cas signalés, une vingtaine, par la presse nationale, aucun chiffre n'a été avancé du côté officiel concernant « les repentances » des groupes terroristes. Il est à souligner que les repentances enregistrées jusque-là à Boumerdès, Tizi Ouzou, Skikda, Bouira et Saïda sont des redditions individuelles. Contacté hier à ce sujet, le chargé de la communication au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Bouatoura, a déclaré : « Je n'ai aucune information à donner à ce sujet. » Même si les autorités confirment à chaque fois la poursuite du flux des redditions, aucune d'entre elles n'est en mesure de donner le nouveau bilan des « descentes ». L'on se demande maintenant si le projet de charte pourra réaliser les mêmes résultats que ceux enregistrés par la loi sur la rahma promulguée par Liamine Zeroual et la concorde civile de Bouteflika. Le seul chiffre récent est celui communiqué le 1er octobre dernier par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Ce dernier a, dans une intervention devant les diplomates algériens désignés pour des postes à l'étranger, parlé de 10 000 terroristes repentis depuis 1997. Cependant, en plus de leur détermination à éradiquer les irréductibles et récalcitrants membres du GSPC, les autorités aspirent voir un nombre important des terroristes abandonner leur besogne avec l'élaboration des textes de loi qui vont permettre la mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation. Selon certaines informations rapportées par la presse nationale, il y a eu quelques groupes terroristes qui envisageraient de se rendre et négocieraient leur reddition avec les autorités concernées. En fait, dans son édition du 3 octobre dernier, El Watan avait publié une information faisant état de début de pourparlers avec un important groupe terroriste en vue de sa reddition. Les négociations ont abouti dans un premier temps à la reddition de 7 éléments de ce groupe composé de 42 terroristes. L'on ne sait pas, pour le moment, l'issue de ces négociations.