Il a mis l'accent sur l'importance de la mobilisation de l'opinion publique. «El Hadadh» organisée par la Télévision algérienne, c'était au tour d'Ahmed Ouyahia mardi soir, d'intervenir en sa qualité de secrétaire général du RND, parti membre de l'Alliance présidentielle. L'émission comme l'indique son nom El Hadadh (l'évènement) traitera exclusivement de la réconciliation nationale telle que proposée dans le projet de charte qui sera soumis le 29 septembre prochain à référendum et invitera durant les prochains jours aussi bien les partis politiques que des personnalités algériennes à donner leur vision sur un sujet crucial qui engagera l'avenir de tout le pays. Pour Ahmed Ouyahia qui déclare sans ambages que son parti a donné un chèque en blanc au chef de l'Etat concernant le projet de charte, la démarche vise d'après lui, à régler définitivement des questions nationales fondamentales qui concernent à la fois la situation actuelle et l'avenir de l'Algérie. Il affirmera que la charte pour la paix et la réconciliation nationale est une suite logique après la loi sur la Rahma initiée par l'ex-président Liamine Zeroual et la concorde civile qui a eu un succès retentissant puisque la majorité du peuple a voté pour. L'invité de l'Entv incitera par ailleurs les terroristes encore actifs à saisir l'opportunité et à se rendre aux autorités pour bénéficier du projet de réconciliation. Quant aux «irréductibles» qui choisiront la voie de la terreur, Ahmed Ouyahia a été très clair: «L'Etat les éliminera», a-t-il déclaré, en regrettant que le sang des Algériens soit versé. Le chef du gouvernement n'exclut pas en outre, que des attentats soient commis avant le référendum, arguant que l'OAS (Organisation armée secrète) a tenté de semer la terreur en 1962 après que le peuple algérien eut dit oui à l'indépendance de son pays. Pour M.Ahmed Ouyahia, la lutte antiterroriste continuera même après le 29 septembre. Interrogé sur les divergences de vues qui existeraient entre lui et les autres membres de l'Alliance présidentielle, le FLN en particulier, Ouyahia niera tout conflit et affirmera que son parti soutient la démarche du président de la République «par conviction». Selon lui, la charte proposée au peuple algérien apporte des réponses claires et franches à toutes les questions liées aux effets de la crise sécuritaire en soulignant que la crise politique est dépassée depuis au moins cinq années. Concernant le dossier des disparus et la campagne de quelques ONG qui n'ont de cesse de brandir la thèse du «qui tue qui?», le secrétaire général du RND dira que ceux qui marchandent avec le sang des Algériens ont perdu toute crédibilité aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. M. Ouyahia fera rappeler le nombre de charniers découverts dans les années précédentes, ce qui explique d'après lui nombre de disparitions. Le chef du gouvernement rappellera également concernant le sujet, que l'Etat à travers la charte de réconciliation nationale propose de prendre en charge les familles des disparus mais aussi toutes les victimes du terrorisme. En tout état de cause, conclut M.Ahmed Ouyahia, c'est au peuple que revient le dernier mot. Concernant ceux qui ont prêché le djihad contre les Algériens, l'invité de l'émission El Hadadh dira que le dossier est clos. M.Ouyahia qui déclare ne pas s'opposer au retour des responsables de l'ex-FIS, soulignera gravement que l'Etat ne permettra pas à ces gens de revenir sur la scène politique. Enfin, M.Ahmed Ouyahia a mis l'accent sur l'importance de la mobilisation de l'opinion publique à travers le contact direct avec les citoyens en indiquant que cela sera «une réponse véritable à tous ceux qui remettent en cause cette démarche et s'opposent à la réconciliation nationale». Il y a lieu de signaler, d'après M.Ouyahia, que la commission de préparation du programme concernant la campagne référendaire devait être installée hier par les trois partis de l'Alliance présidentielle, le FLN, le RND et le MSP, et qui, toujours selon le SG du RND, travaillent de concert en vue de vulgariser et d'inciter les citoyens à participer au référendum.