Une journée d'étude sur les mères célibataires, enfance abandonnée, entre la réalité et le tabou aura lieu, aujourd'hui, au siège de la Fondation Freidrich Ebert. Cette rencontre, organisée par l'association nationale SOS Femmes en détresse et le Centre d'écoute juridique et psychologique, axera le débat sur la prise en charge de cette frange de la société encore non reconnue par les institutions de l'Etat. L'expérience de SOS Femmes en détresse est édifiante à ce sujet, et ce, depuis sa création. Elles sont nombreuses ces victimes de violence à venir des différentes villes du pays chercher refuge au centre d'accueil SOS Femmes en détresse à Alger. Lors de cette journée d'étude, à laquelle prendront part des médecins, des psychologues et des militantes, les membres de l'association reviendront sur l'expérience vécue par l'association en matière de prise en charge avec des moyens des plus dérisoires. Professeur Belkhodja, première femme à avoir aidé et soutenu les mères célibataires en milieu hospitalier, interviendra pour expliquer comment ce phénomène est vécu à l'hôpital et quelles sont ses actions entreprises envers ces jeunes filles anonymes livrées à elles-mêmes. Une psychologue du centre d'écoute de SOS Femmes en détresse évoquera son expérience en matière de prise en charge psychologique de ces femmes dans le centre et quel était leur état psychologique lors des neuf mois de grossesse. Selon les organisatrices, cette journée d'étude a pour objectif principal de réfléchir sur l'élaboration d'un plan d'action pour développer l'aide et l'assistance à ces mères célibataires. Il sera question aussi de créer un groupe de travail qui se penchera sur cette problématique, aujourd'hui, reconnu comme un phénomène social. Pour rappel, un séminaire sur les mères célibataires et l'enfant abandonné a été organisé par le ministère de la Solidarité nationale à Tipaza en juillet dernier durant lequel les intervenant ont établi un diagnostic sur les difficultés vécues par ces mères célibataires et les enfants. Il était convenu aussi de se mettre d'accord sur une stratégie commune de prise en charge. Le ministre de la Solidarité, Djamel Ould Abbas, avait même proposé, lors d'une de ses sortie médiatiques, de dégager une pension de 10 000 DA pour ces mères célibataires afin qu'elles puissent se prendre en charge et garder leur enfant. Qu'en est-il, aujourd'hui, de cette stratégie de prise en charge du ministère de la Solidarité nationale ?