Opposés à la privatisation de certaines activités d'exploitation, les travailleurs du port d'Oran observeront aujourd'hui une journée de protestation suite à l'appel de leur section syndicale UGTA. Les syndicalistes protestent contre les nouvelles mesures portant sur le régime de gestion du port. Le secrétaire général de la section syndicale reproche à la direction de l'entreprise « un manque de concertation avant de prendre des mesures allant dans le sens de créer de nouvelles sections de gestion touchant les activités de la manutention, de remorquage et d'acconage ». Ces mesures sont vivement critiquées par la section syndicale qui les assimile à « un enclenchement qui ne dit pas son nom, d'un processus de privatisation des activités portuaires ». Dans la foulée, le SG de la section reproche à la direction générale de l'Entreprise portuaire d'Oran (EPO) de « fractionner le budget prévisionnel 2006 entre l'autorité portuaire et les entités chargées des fonctions commerciales ». Le syndicat focalise ses craintes sur l'emploi et se dit « inquiet » de la préservation des 1500 postes de travail que comprend l'enceinte portuaire. Les propos du premier responsable du port d'Oran, contacté par nos soins, se veulent pleins d'apaisement. Tout en se disant « ouvert au dialogue et à la concertation avec le partenaire social », le directeur du port d'Oran s'interroge d'emblée « sur une douteuse coordination des mouvements de grèves enclenchés symétriquement un peu partout à travers le territoire national ». Ce responsable y sent en tout cas « un parfum de manipulation ». Ce dernier a opposé un démenti aux griefs du syndicat. Pour lui, « le dialogue n'a jamais été rompu ». Tout en admettant que « le dossier est sensible », le DG de l'EPO appelle à « l'esprit de responsabilité et estime que la crainte est exagérée du moment que l'emploi sera préservé ». Dans une lettre adressée au comité de participation de l'entreprise et à la section syndicale, la direction de l'EPO précise que « s'agissant de la mise en place de ces sections de gestion, la procédure en vigueur est inchangée à l'exception de sa codification qui a connu un réaménagement en avril 2005 et ce pour une meilleure maîtrise des coûts » La correspondance précise encore que « la seule section de gestion qui a été nécessairement codifiée est le département d'approvisionnement ». S'agissant du budget 2006, la direction du port rassure que « n'ayant aucune instruction nouvelle, elle le présentera dans sa forme habituelle ». Les propos qui se veulent apaisants de la direction du port vont-ils dénouer le conflit ? Une chose est sûre : un rendez-vous important attend les travailleurs de cette entreprise le 10 octobre prochain, date de la tenue des assemblées générales au niveau des dix ports algériens. Les membres de la coordination nationale des ports d'Algérie, réunis les 19 et 20 septembre dernier à Oran, ont, pour rappel, rejeté les directives émanant du ministère des Transports et de la Sogesport (société mère) concernant la mise en place du nouveau cadre organisationnel des entreprises portuaires par la séparation des activités commerciales et de l'autorité portuaire, prévu pour le 1er janvier 2006.