Protestant contre la mutation d'une centaine parmi eux dans d'autres entreprises de Sonatrach, qu'ils qualifient d'abusive, les travailleurs de l'IAP de Boumerdès ont organisé durant la matinée d'hier un sit-in devant l'entrée de leur établissement. Les manifestants contestent les décisions de mutation « faite par la direction de l'institut sans la participation du partenaire social ». Spontanément, le collectif des travailleurs de l'IAP appuyé par leur syndicat (UGTA) ont décidé d'un débrayage pour « dénoncer l'attitude du directeur qui ignore et le conseil syndical et les travailleurs », nous diront les porte-parole des contestataires. M. Guedouari, chargé de l'organique au sein dudit conseil et aussi de la coordination syndicale, nous a appris hier en fin de journée que les tentatives de négociation avec le directeur ont échoué. « Il a décidé de la mutation de 101 travailleurs sans concertation aucune et aujourd'hui il a refusé de nous recevoir. Par conséquent nous avons décidé de reconduire la manifestation demain matin (aujourd'hui, ndlr) », a-t-il déclaré. Un autre syndicaliste dira que le directeur a aussi refusé l'accès dans son établissement aux représentants de l'union locale de l'UGTA qui sont intervenus pour assurer la médiation afin de désamorcer la crise. Le conflit entre les travailleurs, représentés par la section syndicale (UGTA), d'un côté et le directeur de l'IAP d'un autre côté, ne date pas d'hier, car depuis l'année dernière il y a comme un bras de fer entre les deux parties, lequel est induit « par le fait que le directeur refuse d'associer le personnel et ses représentants aux prises de décision importantes les concernant ». A commencer par le dossier de la privatisation qui, l'année dernière, avait fait des remous au sein de l'entreprise et provoqué une vague de protestations des travailleurs. Cette fois-ci, 280 travailleurs sont concernés par ces mutations dans des activités en amont de Sonatrach. « Au début, le directeur a voulu envoyer les travailleurs concernés dans des filiales de Sonatrach. Et c'est grâce à l'intervention d'un responsable du syndicat national que le problème a été réglé. » Ce conflit qui dure entre les deux parties aurait même été à l'origine du report de la dernière visite du ministre de l'Energie et des Mines dans la wilaya de Boumerdès.