On arrive à l'Institut national agronomique (INA) par la grande avenue bordée de palmiers. On s'y attarde quelque peu pour contempler des aires verdoyantes aménagées exclusivement pour les essais. Néanmoins, le regard est dépaysé en admirant une variété d'arbres, au milieu desquels le cyprès parasol se distingue majestueusement, mais taisant son secret que seules ces structures pédagogiques répondant au style néomauresque, semblent connaître. L'origine de ce secret provient sans nul doute des salles de cours et, encore mieux, des laboratoires de recherche où les professeurs chercheurs, les assistants ainsi que les étudiants qu'ils encadrent se livrent sans répit à mettre en possession des agriculteurs, les bienfaits de la science agronomique. « L'agronome formé à l'INA d'El Harrach est apprécié au même titre qu'un agronome issu des grandes écoles occidentales. La preuve est éloquente si l'on compte le nombre d'agronomes algériens travaillant au Canada », a remarqué pertinemment un ancien chercheur du CREAD. Initialement installé à Rouiba en 1905, l'Ecole d'agriculture algérienne a été transférée à El Harrach (ex-Maison carrée). Après qu'elle eut pris le titre d'Institut agronomique d'Algérie (IAA A) en 1918, elle a été dotée de structures, à savoir de laboratoires et d'amphithéâtres. En 1946, elle fut considérée au même titre que les grandes écoles françaises, entre autres, celles de Montpellier et de Rennes. A l'indépendance, l'établissement a été rouvert pour fonctionner avec les programmes de l'Ecole supérieure d'agriculture africaine (ESAA). En 1972, la durée du cursus a été portée à 5 ans dont, deux années de spécialisation. A partir de l'année 1992, l'INA a été habilité à délivrer le diplôme de 2e postgraduation (doctorat) et en 1997, on a procédé à élargir l'éventail des spécialités pour contenir 12 sections rattachées à neuf départements d'enseignement recherche. Présentement, selon le professeur Bellal, directeur de l'institut, l'INA est structuré autour de 9 départements. On dénombre le département de phytotechnie, de production animale (zootechnie), de foresterie, de génie rural, des sciences du sol, d'expérimentation agricole, de technologie, d'économie rurale et celui de documentation et d'information. « L'INA est l'un des rares établissements à fournir une documentation nécessaire en matière d'agronomie », a-t-il déclaré. Et d'enchaîner : « En sus de la généralisation informatisée, on dispose également d'un réseau de documentation agronomique informatisée. On a aussi mis une documentation sur site informatisé. C'est un travail de longue haleine, initié en 1990. » D'après les mêmes déclarations, le premier palier compte 250 étudiants répartis entre les différents départements, soit une moyenne de 30 étudiants par spécialité. Ils bénéficieront d'une formation qui s'étale sur cinq années, couronnées d'un titre d'ingénieur. Le deuxième palier est celui de la postgraduation. « Pour l'année 2005, huit options sont ouvertes en sciences agronomiques, totalisant un nombre de 90 à 100 étudiants sélectionnés par voie de concours, selon le nombre de postes ouverts », a précisé le directeur. Dans le troisième palier, le nombre de postulants au titre de doctorat d'Etat est situé entre 210 et 220 inscrits. « Ces trois paliers sont encadrés par 40 enseignants de rang magistral, par 90 enseignants chargés de cours et par 20 assistants », a indiqué l'agronome. En sus des structures déjà existantes, le même interlocuteur a déclaré qu'une annexe de bibliothèque d'une capacité de 550 places a été réceptionnée. Un bloc de laboratoires pédagogiques contenant 8 salles de travaux dirigés (TD), d'une capacité de 420 places, a été également réceptionné. « Nous avons récupéré une parcelle. Elle sert de verger didactique dans lequel nous avons installé un système d'irrigation moderne. Tout cela dans le cadre d'un réseau dicté par des besoins de recherches euromaghrébins que nous pilotons », a conclu M. Bellal .