Le grand jardin public de Sidi Bel Abbès compte parmi les sites les plus fréquentés par les citoyens particulièrement en cette période estivale. En effet, nombreux sont les randonneurs ou simples amateurs de la nature qui s'y rendent pour se délecter du charme et de la beauté du paysage contrasté qui caractérise les lieux. S'étendant sur une superficie de six hectares, le grand jardin public, situé en plein centre de la cité de la Mekerra, est visité tant par les autochtones qui ne peuvent résister au charme des lieux que par les gens de passage poussés par la curiosité de découvrir le site. Joyau de la nature, cet espace de convivialité par excellence, est un lieu de rencontre des familles qui s'y rendent pour échapper à la promiscuité des foyers. Jadis jardin potager, il tient, en vérité, sa prestigieuse réputation de la richesse et la diversité de son patrimoine floristique. On y trouve notamment le bougainvillier, le laurier, la giroflée, la rose et autres. Le site est également peuplé d'une variété d'espèces d'arbres majestueux, tels que le platane, le caroubier, l'orme, l'acacia, le cyprès, le sol pleureur ainsi qu'un séquoia centenaire. Cet espace synonyme de distraction et de détente est réputé pour être l'un des plus beaux d'Algérie. Aménagé par la commune, dès les premiers temps de la construction de la ville, il fait toujours la fierté de ses habitants. Rappelons que la ville de Sidi Bel Abbès fut instituée vers les années 1850, par l'occupant français qui avait pris cette décision après avoir remarqué l'importance stratégique du lieu. Elle fut d'abord érigée sur la rive droite de l'oued Mekerra, sur une parcelle de terre de 42 hectares. Selon un habitué de l'endroit, le jardin abritait jusqu'au milieu des années 1990 des statuettes de grande valeur artistique. « Après la prise du pouvoir par le Front islamique du salut (FIS), plusieurs sculptures ont été détruites », se rappelle-t-il. Parmi ces œuvres artistiques, on peut citer l'Orphée expirant, une sculpture en marbre d'Eugène Guilloux, la chute d'Icare d'Auguste Maillard et La caresse du fauve, une statue en marbre blanc offerte en 1928 par les beaux-arts à la municipalité de Sidi Bel Abbès. Pour la petite histoire, La caresse du fauve est une sculpture non-identifiée à ce jour, selon des historiens. Le grand jardin public, dont la création remonte à 1859, abrite plusieurs structures dont une piscine, une buvette, un bassin d'initiation à la natation, des aires de jeux et de détente ainsi qu'un théâtre de verdure. Perçu comme un véritable lieu d'évasion, le grand jardin attire quotidiennement des visiteurs qui s'y rendent pour déambuler avec nonchalance dans les allées géométriques qui sillonnent les vastes étendues verdoyantes du site ou simplement pour méditer, loin du brouhaha et des foules affairées. Les habitués du grand jardin s'y sentent si bien qu'à l'heure de la fermeture, ils en sortent à leur corps défendant, mais visiblement revivifié par les quelques instants passés dans ce site luxuriant. M. Abdelkrim , M. Habchi