Cela se passe toujours ainsi. Le premier jour, voire la première semaine, les prix ont tendance à monter même si la demande reste inférieure à l'offre. Mais pour cette année, la spéculation n'est pas au rendez-vous. » Au marché des Trois Horloges, à Bab El Oued, pour les condiments, incontournables au repas du f'tour, la courgette s'affiche entre 50 et 70 DA, la tomate, selon sa grosseur et son niveau de mûrissement, entre 40 et 60 DA, ou encore la carotte est cédée à 50 DA. « J'ai payé la courgette 120 DA, ici même, au premier jour de Ramadhan de l'année passée. Aujourd'hui, j'en achète qu'une livre, soit 35 DA. Cela ne grèvera pas mon budget », nous lance un quadragénaire. Son compagnon nous dit qu'il avait fait ses emplettes la veille, au marché d'El Madania (ex-Salembier) : « Les prix étaient nettement moins élevés. » Selon lui, le petit marché, sur les hauteurs de Belouizdad, réputé plus cher que celui de Bab El Oued, proposait de la courgette à 35 DA, la tomate oscillait entre 25 et 40 DA sans compter d'autres légumes tout aussi importants dans le couffin ramadhanesque. Pour Ayache Hafaifa, président de l'Association des commerçants, cela fait longtemps que le marché n'a pas été aussi « stable ». « Jetez un coup d'œil sur le prix du poivron, il est proposé à 40 DA alors que l'année dernière, à la même occasion, son prix n'est pas descendu en dessous de 100 DA », soutient-il, en précisant que son association a lancé plusieurs appels « afin de faire barrage à la spéculation ». « Je pense que les commerçants nous ont entendus », ajoute-t-il. Sur le seuil de l'une des plus anciennes boucheries de Bab El Oued, ça ne se bousculait pas. Le plus nanti des 4 ou 5 clients que comptait le local ne demandait pas plus d'un kilogramme de viande. Chorba oblige, la clientèle jette son dévolu sur le mouton, « et tant pis si ça coûte 620 DA le kilo », soupire une dame en enfouissant son petit paquet de 250 grammes dans un sac à moitié vide. La même tendance est perçue au marché Clauzel (Alger-Centre). Les prix sont similaires sauf que les fruits accusent une légère augmentation. S'il est affiché à 60 DA à Bab El Oued, le raisin (dattier) coûte entre 70 et 85 DA à Clauzel. « D'habitude, je m'approvisionne à Bachedjarrah, du moment que je suis véhiculé. Cette année, je ne crois pas qu'il faille aller ailleurs. J'ai constaté que les principaux marchés de la capitale sont branchés sur une même longueur d'onde. Les prix sont les mêmes », confie un père de famille, qui habite près du marché. Seul point amer de la mercuriale, le citron. Certains marchés le cèdent à 220 DA.