Suite à la forte demande des viandes rouges et blanches durant ce mois de Ramadhan, les prix sont jugés “assez chers” par les consommateurs après 15 jours de jeûne. Il est à constater qu'une légère baisse est observée par rapport à la première semaine de Ramadhan où les prix des viandes rouges (ovine et bovine) ont atteint le pic de 1.000, voire 1.100 DA le kilo. Au marché de Bab El Oued dit “Trois horloges”, les prix de la viande ovine varient entre 800 à 950 DA/kilo alors qu'au début du mois ils dépassaient la barre de 1.000 DA. La viande bovine est cédée, au niveau du même marché, à un prix allant de 600 à 950 DA/kilo, alors que la viande hachée, dont la demande augmente particulièrement pendant ce mois, se vendait entre 800 et 900 DA/kilo. A quelques encablures de Bab El Oued, le marché d'Ali-Mellah du 1er Mai a la particularité exceptionnelle de présenter des quantités importantes et variées de tous types de viandes (ovine, bovine, chevaline, poisson, dinde, poulet, lapin), mais les prix sont approximativement les mêmes. Le foie de veau, qui enregistre une forte demande en ce mois de jeûne, est proposé à 1.500 DA/kg contre 1.800 DA pour celui d'ovin. Les viandes blanches ne sont pas en reste et suivent la même courbe ascendante. Alors qu'il se vendait autour de 260 DA kg juste avant le mois de Ramadhan, le poulet fait un bond spectaculaire atteignant allègrement une moyenne de 350, voire 370 au marché de Belouizdad. Pour le poisson, également demandé en cette période et à l'exception de la sardine proposée à 50 DA kg, les prix se situent en moyenne entre 500 et 1.400 DA, selon la variété, à l'exemple de la crevette royale cédée à 1.200 DA kg, le merlan 1.000 DA ou la daurade autour de 800 DA. Le seul moyen pour le simple citoyen de trouver la viande à “bon prix” sont les magasins spécialisés dans la vente de la viande congelée importée, cédée aux alentours de 500 DA le kilo. Pour contenir cette flambée de prix, les pouvoirs publics ont mis à contribution la société de gestion des participations de la production animale (SGP Proda) représentée sur le terrain par six points de vente couvrant les régions d'Alger et de Blida. Au niveau de ces points de vente, la viande rouge est cédée à 680 DA/kg, alors que celle du poulet est commercialisée à 250 DA/kg. Ces magasins sont pris d'assaut par les consommateurs d'où la difficulté à satisfaire toute la demande. Par ailleurs, Kamel Chadi, directeur général de (SGP Proda), a indiqué à l'APS qu'il dispose de 80 points de vente au niveau national, et compte mobiliser des camions frigorifiques ambulants pour vendre la viande rouge et blanche à des prix fixes. Pour expliquer cette flambée des prix, les différents intervenants évoquent le phénomène récurrent de la spéculation, exercée sur toute la chaîne, de l'éleveur au consommateur en passant par le mandataire, le grossiste, et le simple détaillant. Ils réfutent l'idée de l'offre et de la demande qui serait à l'origine de la hausse des prix. Selon eux, les spéculateurs quelles que soient leurs activités, “guettent” le moment propice pour faire des affaires durant le mois de Ramadhan. Pour apaiser cette tension, les pouvoirs publics tentent de mettre en place une stratégie pour réguler le marché de la viande rouge et blanche. Ainsi, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a chargé la SGP Proda pour piloter cette opération. Celle-ci, qui dispose déjà de centres d'élevage et d'engraissement, compte signer des conventions avec des éleveurs, d'abord, pour faire écouler leur cheptel, puis avec des abattoirs publics et privés en vue de leur assurer un approvisionnement régulier. Proda ambitionne également de développer la franchise avec les boucheries et les rôtisseries. Une opération pilote a déjà été entamée à Sétif, Skikda et Batna. Selon M. Chadi, le but recherché à travers ces contrats est de préserver l'activité de l'éleveur et d'assurer un produit de qualité au consommateur avec un prix fixé à l'avance. Nassim I.