C'est sous un soleil de plomb que le Ramadhan 2005 a débuté dans la wilaya dans une conjoncture socioéconomique difficile, marquée par une aggravation du chômage. C'est le vécu quotidien de milliers de familles dont la situation sociale s'est nettement dégradée ces derrières années, surtout après le démembrement du secteur public. Ce qui reste de la classe moyenne s'est rué, hier matin, sur les boucheries spécialisées dans la vente de viande congelée importée par des particuliers. Celle-ci est vendue 450 DA le kilo pour l'ovine et 320 DA pour la bovine, des prix qui sont jugés raisonnables et à la portée des bourses moyennes. Ce qui explique sans doute l'affluence de consommateurs sur les boucheries où cette variété de viande s'est substituée à la fraîche dont le prix s'est envolé ces derniers temps (elle est écoulée à 700 DA le kilo malgré la sécheresse qui affecte la région). Quant au poulet, il est devenu carrément inaccessible vu son prix excessivement élevé puisqu'il atteint 240 DA le kilo. Cette flambée est due, selon certains revendeurs, au nombre réduit de producteurs dans la région et à une maladie qui aurait décimé une grande partie de la volaille. Pour ce qui est des fruits et légumes, hormis la tomate et la courgette qui sont cédées à 50 et 40 DA le kilo, les autres produits essentiels n'ont pas connu de hausse. C'est le cas notamment de la pomme de terre, des oignons et de la salade, qui sont proposés entre à 20 et 25 DA. Au sujet des fruits, le soutien financier consenti dans le cadre du FNRDA n'a toujours pas produit les effets escomptés. Les poires et pommes de piètre qualité sont écoulées à plus de 90 DA le kilo, alors que la datte de second choix ne coûte pas moins de 180 DA. La banane, qui est pourtant importée par le biais de plusieurs intermédiaires, a vu son prix chuter pour atteindre 70 DA le kilo. Le Ramadhan a la particularité aussi de mettre à nu la détresse humaine qui est le lot quotidien de pans entiers de la société, livrés à eux-mêmes sans aucune assistance de l'Etat. Il a suffi de faire un tour dans la ville pour constater de visu le nombre sans cesse croissant de mendiants et de femmes démunies accompagnées de leur progéniture, qui fréquentent de plus en plus les rues en l'absence d'une prise en charge sociale. Les milliards de centimes accordés dans le cadre de la solidarité nationale ne leur seront certainement d'aucun secours vu l'inefficacité et le dysfonctionnement du système et des services en charge de l'opération.