Aucune résolution n'est venue sanctionner le conclave interwilayas qui s'est tenu dans la nuit de mercredi à jeudi à El Esnam, au CEM Mohamed Yahiaoui, et dont l'ordre du jour a eu trait au dialogue engagé entre les délégués des archs et le chef du gouvernement. Dès sont ouverture vers 23h, le conclave, qui a rassemblé sept coordinations de comités citoyens de wilaya (Alger, Boumerdès, Tipaza, Bouira, Tizi Ouzou, Béjaïa et Batna), a permis d'entrée de jeu à deux thèses de s'affronter : celle favorable à la poursuite du dialogue avec le gouvernement sous réserve d'éclaircissements de la part de ce dernier, et l'autre qui prône l'arrêt du processus engagé dans le cadre de la satisfaction de la plateforme d'El Kseur en quinze points. Les partisans du dialogue ont beau faire valoir les importants acquis arrachés, comme par exemple la satisfaction des six incidences, préalable à toute démarche, ainsi que les indemnités des familles des martyrs et des blessés du printemps noir, leurs arguments se brisaient net contre la position irréductible de ceux qui sont pour une rupture de tout contact avec le pouvoir en place. Il faut signaler ici que cette position tranchée est adoptée par la coordination de Béjaïa et demeurera inchangée jusqu'à la levée de la séance, hier vers 9h, renvoyant dos à dos partisans et ennemis du dialogue au prochain conclave qui aura lieu à Tizi Ouzou. Il faut dire qu'en déclarant de Constantine l'arabe comme seule langue officielle, le président de la République a jeté un pavé dans la marre des archs. La Kabylie, qui n'a jamais cessé de revendiquer l'officialisation de tamazight comme langue officielle aux prix de lourds sacrifices, a cru voir le bout du tunnel avec l'espoir que le dialogue auquel a appelé l'actuel gouvernement faisait naître. Et c'est cet espoir qui est menacé d'être ruiné à cause d'une déclaration qui fait de l'arabe la seule langue reconnue de tous les Algériens. Demain, si la majorité des archs l'emportait sur le reste qui demeure hostile à la poursuite du dialogue, il faudra qu'Ouyahia s'explique sur ce que le Président a voulu dire en faisant cette déclaration à Constantine lors de son meeting référendaire. Car on imagine mal les archs poursuivre un dialogue qui fait fi d'un des principaux points de la plateforme d'El Kseur. A quoi auront alors servi toutes les concessions faites jusqu'ici aux archs, comme par exemple la dissolution des indus élus et l'organisation d'élections partielles en Kabylie si c'est pour voir celle-ci revenir au même point de départ : la contestation ?