Une forte tension induite par le séisme de mai 2003, l'exguité des logements en situation des mal-logés et la prise en charge des nouveaux ménages persistent sur les logements à Boumerdès », reconnaissent les responsables à tous les niveaux. En effet, la situation, qui n'était guère invisible avant la catastrophe qui a amputé le parc-logement de la wilaya de 10 513 habitations, s'est bien aggravée. Le taux d'occupation du logement à l'échelle de la wilaya qui était de 6,30 (Tol) le 31 décembre 2002 est passé à 7,03 en 2004, puisque avant le séisme, Boumerdès disposait de 112 643 logements pour une population de 710 240 habitants, et l'an dernier on avait 103 270 logements pour 725 746 habitants. La population a donc augmenté de plus de 15 000 habitants et le parc-logement a connu une perte de plus de 10 000 unités. L'exiguïté des logements est révélée par le Taux d'occupation du logement (Tol), d'une moyenne supérieure à 6 personnes par habitation à la fin de l'année 2002. On est passé à plus de 7 personnes en 2004. Et les autorités se fixent comme objectif de ramener le TOL à 5,74 à la fin de l'année 2008, soit une moyenne de moins de 6 personnes par logement. Une performance possible grâce aux différents programmes de relogements des sinistrés, mais surtout aux prévisions du programme quinquennal 2005-2009. Car les 10 513 habitations perdues lors du séisme de 2003 seront toutes remplacées, dont plus de 8000 en logements sociaux qui, d'ici à la fin de l'été, seront tous livrés aux bénéficiaires, a rassuré le wali, et dont une partie est déjà habitée. La commune où l'on avait recensé les plus grosses pertes en logement lors de cette catastrophe sont Corso (31%), Zemmouri (30,66%), Cap Djinet (17%) et Thénia (12%) entre autres, et c'est tout naturellement que la proportion du relogement soit celle des pertes. Sur un million de logements prévus par ce programme quinquennal, Boumerdès en aura 21 985 en offre variée : logements socio-locatifs, socio-participatifs, promotionnels, aides à la construction rurale et location-vente. Pour 818 237 habitants à Boumerdès à la fin de l'année 2008, on prévoit 142 584 logements, soit un taux d'occupation de 5,74. Une sorte de défi si l'on considère que, l'an dernier, pour un Tol de 7,04, on avait estimé le déficit en logements à 12 757. L'on ne se limite donc plus à offrir un logement pour chaque ménage de 7 personnes en moyenne, mais à réduire le taux d'occupation. Selon les prévisions des autorités de la wilaya, excepté les communes de Hammadi et Khemis El Khechna, le Tol variera entre 5,80 et 6,20 sur tout le territoire du département. Pour relever le défi, on a mis tout un panel d'acteurs à contribution : l'EPLF, l'OPGI, les promoteurs immobiliers, chacun dans les limites de son action, tous sont sollicités pour « apporter, chacun, sa pierre à l'édifice ». Cependant, des contraintes demeurent : le problème du foncier, celui du sable et les lenteurs administratives. Tout cela n'arrange en rien l'accomplissement de la grande œuvre de construction. A l'occasion de la Journée mondiale de l'habitat, coïncidant avec le 3 octobre, nous avons rencontré à la maison de la culture Rachid Mimouni de Boumerdès, où se tenait une exposition des différents intervenants dans la chaîne de réalisation de logements, des promoteurs et des constructeurs qui ont confirmé qu'« il est possible de relever le défi ». M. Mohamed Chérif, représentant le groupe Salim, « spécialisé » dans la formule « Logement socio-participatif », nous a confié qu'ils ont réalisé un projet de 114 logements à Hammadi en 12 mois seulement et qu'ils sont sur d'autres projets à Larbatacha (pour 10 mois) et à Hammadi 400 logements, dont 132, sont lancés pour un délais de 18 mois. « Nous sommes confrontés à quelques difficultés, mais nous faisons des sacrifices pour les surmonter. Nous achetons l'assiette, par exemple, et lançons les travaux en attendant que l'acte de propriété soit établi. Mais ce qui est sûr, c'est que nous ne pouvons payer le client qu'en phase finale de réalisation », a-t-il dit. Outre ces grands programmes, d'autres, lancés déjà mais dont une partie se trouve en souffrance, comme ceux des conventions APC-CNEP, « seront redynamisés pour atteindre l'objectif ». Résorber l'habitat précaire représenté par plus de 6000 habitations et offrir pour chaque ménage un logement qui ne serait pas trop exigu et prendre en charge les nouveaux ménages, voilà des défis que sont appelés à relever les pouvoirs publics. Et Boumerdès est tel et bien un terrain de mise à l'épreuve de l'Etat. « Nous avons promis de reloger les sinistrés dans un délai de 2 ans et ce sera fait, ne cessent de rappeler les différents responsables, que si le défi a été globalement relevé », notent beaucoup d'observateurs. Il demeure que de légers glissements ont été enregistrés dans la livraison des quotas de logements par rapport aux délais prévisionnels. Lesquels « glissements » risquent de prendre l'allure de retards inhibants lorsque le programme devient beaucoup plus consistant. Puisque de 8000 logements pour les sinistrés en 2 ans, on passera à 24 000 logements, pour reprendre le chiffre avancé par Ouyahia, en un peu plus de 4 ans (2005-2009).