Un rapport sur les travaux de confortement réalisés sur les constructions touchées par le séisme du 21 mai 2003 a été transmis, récemment, aux autorités compétentes. Elaboré par les services de la Gendarmerie nationale, ce rapport s'est basé sur des expertises techniques effectuées sur plusieurs immeubles situés dans les wilayas d'Alger et de Boumerdès. Selon une source proche de ce corps de sécurité, ces expertises visent à déterminer le degré de conformité des travaux de confortement effectués ces deux dernières années aux normes connues dans le domaine du bâtiment. Une démarche qui a permis, ajoute la même source, de rendre compte, dans bien des cas, des écarts entre les exigences formulées dans la demande d'intervention et la façon avec laquelle ont été menés les travaux par les entrepreneurs chargés de cette opération. Une opération, certes commandée à la va-vite par la force des choses et dans les conditions dramatiques que tout le monde connaît, mais qui, au fur et à mesure, a démontré, malheureusement, ses côtés obscurs, nous précise la même source. Un exemple qui illustre cette situation : le cas des habitants de la cité des 1200 Logements de Boumerdès qui ont formulé, la semaine dernière, le souhait qu'il y ait une commission d'enquête à propos des travaux de confortement. C'est avec raison que notre source signale que l'après-séisme a vu une bousculade d'entrepreneurs qui pensaient à l'époque que leur tâche était moins risquée que leurs pairs qui se sont rendus responsables des anomalies relevées dans la construction des logements ayant causé mort d'homme lors du séisme du 21 mai 2003. Or le rapport de 1500 pages constitué par les services de la Gendarmerie nationale au sujet de ces derniers et retransmis le 21 juin 2004 avait permis de baliser la méthode avec laquelle il fallait élaborer le second rapport. Il faut s'attendre dans les prochains jours à l'intervention de la justice pour statuer sur le cas des entrepreneurs défaillants dans la mission de confortement des logements affectés par le séisme. En cela, il faut rappeler que, samedi dernier, le procureur général près la cour de Boumerdès avait placé sous contrôle judiciaire 28 personnes pour leur responsabilité dans les dégâts ayant été occasionnés dans certains logements implantés au niveau de cette wilaya. Dans cette affaire, dont l'enquête suit toujours son cours, 513 personnes et 44 témoins avaient été entendus parmi lesquels 104 disposant de bureaux d'études en qualité d'architectes ou d'ingénieurs. Le ministre de l'Habitat n'avait pas hésité, le 28 août 2003, à déposer plainte auprès des parquets des cours d'Alger et de Boumerdès contre les responsables ayant concouru aux dégâts causés aux logements suite au séisme du 21 mai 2003.