Améliorer la prestation de services, réduire les délais de traitement des dossiers des pharmacies d'officines dans le cadre du tiers-payant, réconcilier la CNAS avec ses différents partenaires et revaloriser le rôle du pharmacien, trop souvent assimilé à un négociant, tels sont les enjeux auxquels s'attelle le tout-nouveau directeur général de la CNAS de Mila, Acheuk Youcef Chawki, qui a nettement décliné sa volonté de donner une nouvelle impulsion au secteur. Ce dernier insistera notamment, lors d'une rencontre qui a regroupé à Mila les pharmaciens d'officines, la CNAS, la DSP et les chefs de centre payeur, sur la rigueur, l'efficacité et surtout sur la discipline afin de donner au secteur une nouvelle impulsion. D'autant plus, rappellera-t-il, que le volume des remboursements mensuels s'élève à 70 millions de dinars et que les cartes de tiers-payant jusqu'ici délivrées sont passées de 5 à 32%. Les maladies chroniques empruntent à leur tour une courbe ascendante. La rationalisation des prescriptions s'impose donc, au vu des dépenses faramineuses induites et qui sont de l'ordre de 450 millions de dinars au niveau national, comme une option irréversible. Quoique revenant de 30 à 40% moins chers, les produits génériques connaissent eux aussi une évolution de près de 25%. Pour maintenir en l'état, voire consolider davantage ce véritable pilier de la solidarité qu'est la CNAS, il est impérativement demandé aux médecins prescripteurs et aux pharmaciens d'indexer l'acte médical sur les incidences et les retombées économiques découlant de la « surmédication ». La norme de deux à trois médicaments admise par l'Organisation mondiale de la santé, (OMS), serait donc largement dépassée dès lors que la plupart des ordonnances délivrées portent jusqu'à une dizaine de médicaments, indiquera le premier responsable de la CNAS. Est édifiant à cet égard, le mirobolant montant de 45 millions de dinars déboursés au titre des remboursements à l'échelle nationale impliquant 7,5 millions d'assurés sociaux pour 26 millions de bénéficiaires. Le nouveau locataire de la CNAS de Mila rassurera en outre les pharmaciens d'officines sur la réduction de 2/3 des délais de régularisation de leurs factures. « Le paiement, dira-t-il, interviendra dans les 15 jours qui suivent l'introduction des dossiers médicaux. » Opération qui sera effectuée par le transfert de données sur support magnétique. Le DG de la CNAS affirmera enfin que par souci de maîtrise des dépenses financières et de mise en œuvre d'une gestion cartésienne à l'endroit des hôpitaux, de nouvelles dispositions en matière de couverture sanitaire, devant remplacer les tarifs forfaitaires, seront appliquées au début de l'année 2006.