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Enseignement, diagnostic d'une réforme
Publié dans El Watan le 10 - 10 - 2005

Notre système éducatif subit actuellement des réformes suivant un processus assez étalé dans le temps. Pourquoi ces réformes ? Fallait-il les entreprendre ? La presse rapporte depuis des années des essais critiques envers l'école, où l'on a bien décrit tant de pratiques ayant nui à la qualité de l'enseignement, à son rôle combien vital pour la nation.
Néanmoins, la plupart ont fait émerger l'idée d'une totale généralisation de ces maux, en plus d'une vision complètement obscurcie quant à l'avenir de l'enseignement. Sans toutefois m'opposer au contenu global de ces articles ni de prétendre mener la défense d'un système qui a montré ses limites et ayant même été victime de ces anciennes procédures d'inspection exécutées souvent d'une manière policière sans la moindre considération pour le travail effectif réalisé, ou seuls les documents officiels bien soignés sont pris en compte ; je dois, malgré tout, rappeler qu'il y avait des fonctionnaires justes et intègres à tous les niveaux de la hiérarchie éducative, qu'il existe des cerveaux, peu nombreux en effet, issus de cette école, débordants d'énergie et rayonnants de savoir dans tous les coins de la planète. Il n' y avait pas non plus de haine pour les études, mais un désenchantement chez certains élèves provoqué souvent par des conditions sociales contraignantes, la violence de leurs enseignants en manque de pédagogie, le chômage grandissant des cadres universitaires, ou possédaient-ils d'autres besoins, d'autres intérêts que l'école ne pouvait satisfaire ? Si l'arabisation précipitée des matières scientifiques a déboussolé une large partie du corps éducatif, l'enseignement de l'arabe reconnu comme langue vivante n'entrave en rien l'adhésion des étudiants à la citoyenneté, aux valeurs humaines et universelles. L'école n'a guère entretenu les mentalités tribales par une quelconque langue, elle a par ailleurs durement subi le favoritisme, le clanisme, le clientélisme. Il est vrai que juste après l'indépendance l'analphabétisme était tel que la seule capacité de lire et écrire une lettre fournissait une fierté, ressentie comme une réussite et le fait de faire asseoir les différentes classes sociales sur les bancs des écoles avait été considéré à l'époque comme un butin de guerre. Mais le slogan populiste de « la démocratisation de l'enseignement » resta depuis une fin en soi, le pétrole, ce délicieux somnifère faisant tout marcher, alors que la société en plein boum démographique voyait ses besoins en compétences sans cesse grandir. Par ailleurs, la dégradation continuelle du niveau de vie à partir du début des années 1980, la surcharge des classes et le dédain de la tutelle ont fini par estomper cet enthousiasme que nous avons autrefois connu chez nos enseignants. La désertion des établissement scolaires par une frange d‘élèves n'aurait pas dû être une fatalité, si la formation professionnelle, longtemps négligée, et l'économie, administrée par une régime socialiste, ruinée en conséquence par la corruption et l'irresponsabilité, avaient pu rester les partenaires permanents et vitaux du système éducatif, y permettant en l'occurrence la circulation d'un flux naturel et dynamique au cours duquel tout élève arrive avec une orientation propre à ses capacités et ses désirs à suivre la voie qui lui convient : parvenir à un aboutissement heureux et efficace de son parcours scolaire et universitaire, sinon exploiter ses dons, répondre à ses pulsions dans un métier de son choix. Une société en mouvement, qui aspire au progrès, ne se construit pas uniquement par ses élites, elle puise sa vitalité dans toutes les énergies du peuple. Tout métier y est donc valorisé. Cela dit, les bouleversements survenus vers la fin de XXe siècle, et l'entrée du pays dans une nouvelle expérience politique et économique n'en sont que les conséquences. Les réformes en question se sont dès lors imposées en réponse aux nouvelles aspirations de la nation. La démocratisation de la vie politique exige l'acquisition des valeurs du dialogue, du respect d'autrui, du droit à la libre opinion et à la différence. Le programme de l'éducation civique, inscrit pour la deuxième année primaire qui est à présent à l'avant-garde des réformes, englobe entre autres, des leçons intéressantes dans ce sens. Le retour du français à ce stade de l'apprentissage aide les élèves à se familiariser avec et donne à cette langue un nouvel élan. L'éducation religieuse avec un programme moins dense comporte des cours plus proches de l'éducation civique et loin d'être comparés à des éditions vendues parfois sur les trottoirs et diffusant n'importe quoi. La programmation de l'éducation scientifique dès la première année primaire décriée par certains, redoutée par les parents, ne l'a pas été dans le but de bourrer les enfants d'un tas de complexes connaissances. Ce n'est qu'une éducation qui vient inculquer la curiosité et l'amour de la recherche à l'élève. Ce dernier est poussé, via maintes étapes, à se construire un esprit critique et scientifique grâce aux différentes activités basées sur l'expérience et l'investigation. La revalorisation des éducations artistiques, l'embellissement des textes de lecture par le rêve et une belle littérature proche du monde de l'innocence, le retour de ces gravures pour langage hautes en couleur ne peuvent être que salutaires.L'expansion de l'informatique, l'élargissement du réseau Internet et la prolifération de médias font que l'école ne demeure plus l'unique source du savoir. Désormais, les enseignants longtemps réduits à des automates sommés en course avec le temps de finir un programme surdosé vont sans doute avoir une marge de manœuvre leur permettant d'aborder la tâche qui leur est assignée avec plus d'initiative et d'appréhender librement la méthode à adopter pour chaque leçon et chaque activité. Ces changements n'ont certes rien d'une révolution. Ils comportent des lacunes et des améliorations ultérieures qui sont fort souhaitées. Aussi faudra-t-il les insérer dans une stratégie globale prenant en compte l'amélioration primordiale des conditions sociales et professionnelles de l'éducateur, la restructuration de l'administration vers plus de transparence, et certainement la réanimation du plaisir d'enseigner et de se dévouer pour la progéniture. Celle-là a le droit d'apprendre avec amour, de retrouver la joie de vivre à l'intérieur des établissements scolaires, lesquels ont été malheureusement dotés à l'instar de presque tout l'immobilier post-colonial d'une architecture terne et froide. Ces âmes innocentes, venues conditionnées de divers milieux sociaux, chargées parfois de multiples tensions familiales, peuvent elles au moins trouver en leurs éducateurs la sollicitude et la chaleur qui leur manquent. Les méthodes pédagogiques modernes prennent en considération le tempérament de chaque élève, lui reconnaissent le droit à l'erreur, lui recommandent un accompagnement adéquat à sa vitesse d'apprentissage, à ses tendances et ses besoins. Ce ne sont pas seulement les érudits que l'école doit produire, ce sont aussi des citoyens équilibrés qu'elle est appelée à construire - compétents dans leur vie professionnelle, capables d'affronter les aléas de la vie, d'exploiter intelligemment le minimum de connaissances pour solutionner divers problèmes, pour s'adapter à des circonstances difficiles, toujours partants, près à improviser, à prendre l'initiative. Ce n'est peut-être pas une dose de spiritualité prise avec d'autres disciplines qui est à même de déclencher ou d'alimenter l'obscurantisme, l'effort pédagogique devrait-il aussi prévenir les mentalités ficelées et la rigidité de l'esprit qui laissent certains individus incapables de résonner et d'analyser, insensibles devant le beau, mystérieusement indifférents devant l'insalubrité et la dégradation du milieu et, de surcroît, exposés aux résidus d'un déclin séculaire où la période coloniale ne fut qu'une de ses épisodes. L'absence de raisonnement et l'incapacité de jugement bloquent l'épanouissement de la personne, gavé soit-elle de savoir. Des cadres universitaires embrassant le fanatisme et applaudissant à des attentats sanglants en sont un exemple. Dans cette sensible et non moins difficile entreprise, la nouvelle approche de l'enseignement ayant comme pilier « la pédagogie des compétences » laisse briller un rayon d'espérance. Cette stratégie, arrivée chez nous par la force des événements, est déjà appliquée par plusieurs pays développés. Même s'il reste tant de choses à faire, s'il n'existe non plus une solution totale et définitive aux problèmes des hommes ; pour lui insuffler le dynamisme et l'allure nécessaires, ce petit pas vers l'efficacité, fruit d'un effort collectif, devrait au moins bénéficier d'un peu d'enthousiasme, lequel nous est sûrement fort utile pour mieux aborder cette existence.

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