Les vétérinaires de la wilaya ont observé hier un arrêt de travail à l'appel de leur syndicat national. Ils exigent une amélioration de leur situation socioprofessionnelle, notamment l'octroi d'indemnités de contagion et de documentation. Hier, jusqu'à 11h, l'abattoir de Chlef était encore paralysé par cet arrêt de travail. Des bouchers attendaient dehors pendant que le vétérinaire et le représentant du syndicat des vétérinaires observaient ce mouvement dans un bureau. « L'inspecteur vétérinaire est le seul habilité à procéder à l'estampillage de la viande. Au cas où une autre personne viendrait à utiliser le cachet y afférent, nous dégageons toute responsabilité quant aux conséquences qui pourraient survenir de cet acte » souligne le médecin vétérinaire, Naas Arabat Lamine. Contacté à ce propos, le vice-président de l'APC de Chlef, Ould Larbi Samir, nous a fait savoir que ses services ont « autorisé le vétérinaire affecté au service d'hygiène de la commune à effectuer cette opération avec le second cachet d'estampillage en possession des structures concernées de la municipalité dont relève l'abattoir communal. Il n'est pas question de paralyser l'abattage dont dépend tous les bouchers de la région surtout en cette période de Ramadhan ». Des sortes de tueries Ce mouvement constitue l'ultime recours d'une corporation qui a été longtemps marginalisée par les pouvoirs publics, indique Naas Arabat. « Nous travaillons dans des conditions lamentables sans aucun minimum requis en matière d'abattage et de contrôle du cheptel. Nous ne disposons pas, par exemple, de locaux adéquats ni de véhicules de service pour nous déplacer dans le cadre de nos activités, surtout que la wilaya est à vocation essentiellement agricole » souligne-t-il. Le secrétaire de wilaya du syndicat des vétérinaires, Chantar Maamar, abonde dans le même sens en relevant le peu de considération et l'indifférence affichée par les autorités concernées à l'égard de ce corps stratégique dans la vie économique locale. « Nous sommes dépourvus de tout : moyens matériels, statut de la corporation, protection contre les maladies et motivation financière. Tant que le pays était confronté au terrorisme, nous avions accepté de travailler avec les moyens de bord en effectuant plusieurs campagnes de vaccination du cheptel, parfois au péril de nos vies. Comme récompense, on a eu droit au mépris et à la marginalisation alors que notre mission consiste à protéger l'économie nationale et à préserver la santé des citoyens par des contrôles réguliers et quotidiens, aussi bien dans les ports et aéroports qu'au niveau des abattoirs municipaux. La plupart des lieux d'abattage existant à travers la wilaya ne sont en fait que des sortes de tueries dépourvues des règles élémentaires d'hygiène » indique-t-il dépité.