La semaine prochaine s'annonce sous le signe de la protestation. Après l'appel à la grève lancé par la coordination et l'intersyndicale de la Fonction publique ainsi que le CLA, c'est au tour des vétérinaires de revenir à la charge et d'annoncer hier, lors d'une conférence de presse tenue à leur siège, leur contestation illimitée qui débutera le 12 avril. Tout en continuant à travailler, ils ne signeront cependant aucun document officiel. “Tous nos espoirs nourris pendant l'élaboration du projet de statut particulier se sont évaporés devant la promulgation de la nouvelle grille des salaires, et notamment le décret portant sur les mesures transitoires d'application de cette dernière. Nous sommes dans l'obligation de réagir et de dénoncer cette situation”, a déclaré d'emblée M. Kadour, secrétaire général du Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique. Il a indiqué que leur syndicat refuse d'être écarté des discutions décisives concernant l'adoption de leur statut particulier. Tout en précisant que le nouveau statut est revenu sur les acquis décrochés, auparavant, par les vétérinaires, notamment la prime de contagion, de documentation et l'indemnité spécifique qui s'élève à 30% de leur salaire. Cependant, ils contestent et regrette la classification élaborée par le ministère l'Agriculture. “Notre syndicat a déjà attiré l'attention de la tutelle concernant l'organisation actuelle des services vétérinaires qui constituent une entrave à l'exercice de notre métier”, a-t-il indiqué. Selon l'orateur, les services vétérinaires, qui sont une autorité, ne peuvent exercer dans les conditions actuelles car ils ne constituent pas une institution administrative au niveau local. “Notre existence n'est même pas reconnue. Les postes structurels propres aux services vétérinaires sont inexistants et les postes fonctionnels sont remis en cause par le projet du nouveau statut particulier”, a-t-il souligné. S'ajoutent à cela le changement de statut et la condensation des études de médecin vétérinaire à cinq ans en ignorant leur spécifité de docteur. C'est pourquoi le syndicat des vétérinaires appelle ses adhérents, qui sont près de 800 à travers le territoire national, à une forme de protestation particulière qui consiste à travailler tout en étant en grève et à ne signer aucun document officiel à l'exemple du certificat de salubrité des viandes, du certificat de saisie, celui d'ordre d'abattage, ou encore ceux de vaccination. Il a signalé que ce type de protestation aura un grand impact sur l'économie agroalimentaire, notamment l'importation et l'exportation. Sachant que le service vétérinaire est la seule autorité apte à certifier les produits à la consommation. “À travers cette action, nous tenons à rassurer les consommateurs qu'il n'y a aucun risque de consommation de produits animaliers, mais la tutelle devra s'occuper des certificats avant de les déposer sur le marché”, a noté le Dr Hamza, membre du bureau national. À l'instar des autres syndicats autonomes, les vétérinaires réclament l'ouverture de dialogue avec la tutelle afin de discuter des intérêts de leur profession et de réclamer leur statut de médecin généraliste qui est échelonné à la 17/1. “Nous sommes des praticiens de la santé et de la sécurité publique et nous avons une formation médicale qui doit être valorisée”, ont-ils précisé. En signe de protestation, ces derniers ont promis de remettre symboliquement leur diplôme universitaire au ministère de tutelle jusqu'à la reconnaissance de leur métier de docteur spécialiste de la santé et sécurité publique. Ils revendiquent, également, l'ouverture de nouveaux postes et le renforcement du corps qui souffre d'un manque de vétérinaires dans plusieurs wilayas. Nabila Afroun