Contrairement à l'année précédente, où à la même période on a connu une situation de forte tension sur le marché de la viande rouge, une semaine après le début du mois de Ramadhan, les prix de cette denrée alimentaire n'ont affiché aucune flambée. En dépit d'une forte demande, les prix sont restés stables. La même tendance a été affichée pour les viandes blanches. La viande ovine est cédée entre 600 et 650 DA le kilo et la viande bovine à 500 DA le kilo chez les bouchers d'Alger- Centre. Au niveau de l'abattoir de Ruisseau (Hussein Dey), la viande ovine est cédée au prix de gros, c'est-à-dire à 560 DA/kg et celle bovine à 400DA/kg. Le prix de la viande congelée, qui constitue pour beaucoup de familles un substitut à la viande fraîche, est fixé à 320 DA le kilo et celui du poulet oscille entre 170 et 190 DA le kilo. Les spécialistes s'accordent à dire que le marché a trouvé son équilibre après la levée des restrictions d'importation des viandes fraîches l'an dernier. « Avant la levée des restrictions de la viande fraîche à partir de l'étranger, on était dans une situation d'hypo-marché. Il n'y avait pas d'offre, d'où la tension sur le marché », selon M. Zefizef, président du directoire du groupe Sotracov. Ce dernier tient à rappeler que notre pays ne dispose que d'environ un million de têtes bovines et de dix-huit millions de têtes ovines. Ce qui reste, selon lui, insuffisant pour plus de 32 millions d'habitants que compte l'Algérie. La décision des autorités d'autoriser les opérateurs économiques à importer cette denrée alimentaire a permis de stabiliser le marché et de faire baisser les prix de la viande, selon lui. « Juste après la levée de la restriction, on pouvait écouler jusqu'à 80 t par semaine, ce qui n'a pu être fait deux à trois mois après », a-t-il dit. Les prix qu'opère son groupe ? Depuis la fin mars et jusqu'à septembre, dira-t-il, le coût de la viande bovine fraîche est à 380 DA/kg, la viande bovine congelée à 220 DA/kg et la viande ovine congelée à 320 DA/kg. Pour le groupe Sotracov, l'importation de la viande s'inscrit dans le cadre de ses opérations commerciales pour toute l'année. « En tant qu'opérateur, on a en permanence des dérogations qui sont une simple autorisation sanitaire d'importation », indique M. Zefizef qui précise que son groupe, composé de 9 filiales, « a un programme annuel d'importation jusqu'à 6000 t de viande bovine fraîche », soit près de 8,5 % des parts du marché si l'on compte que l'Algérie importe, en moyenne, jusqu'à 50 000 t de viande par an. Pour ce mois de Ramadhan, le groupe Sotracov compte importer entre 150 et 200 t de viande fraîche bovine. L'Allemagne et l'Irlande sont ses principaux fournisseurs pour la viande fraîche bovine, et l'Argentine ou le Brésil pour la viande congelée. Le groupe Sotracov n'importe cependant pas de la viande ovine. « Nous n'importons pas de la viande ovine car pour nous, celle-ci n'est pas un produit rentable ». Importée désossée sous vide, la viande fraîche subit, dès son arrivée au port, une double inspection : visuelle et un contrôle de la conformité des documents d'accompagnement. « Les services sanitaires du port procèdent à une inspection visuelle du produit et à la vérification de la conformité de la documentation. Un certificat provisoire pour l'enlèvement du produit est donné mais sans que le produit soit commercialisé jusqu'à la sortie des résultats du contrôle », explique M. Zefizef. Comment est commercialisée sa viande une fois sortie du port ? Le groupe Sotracov est composé de filiales qui ont leur propre réseau de distribution. La société SARL Vallée viande, dont le propriétaire est M. Battouche, a une tout autre stratégie commerciale. M. Battouche, qui dispose de son propre abattoir à Béjaïa, importe carrément du bétail de France. Pour ce mois de Ramadhan, la SARL Vallée viande a déjà importé 4 bétaillères qui compte chacune 26 à 28 têtes de bovin, selon la secrétaire de M. Battouche. Il est à rappeler qu'en prévision de ce mois de Ramadhan, la direction des services vétérinaires a donné une dérogation sanitaire aux opérateurs pour l'importation d'une quantité de 500 t de viande ovine et de 1900 t de viande bovine.