À l'occasion du 25ème anniversaire du séisme de Chlef, qui est passé presque inaperçu lundi dernier, le CTC, le CGS, le GRAAG et Granitex aveint organisé conjointement les 11 et 12 septembre derniers un colloque international sur le thème « Orléanville 54, El Asnam 80, quels enseignements pour Chlef ? Le vécu, l'après 80 et les techniques modernes » Les participants, pour la plupart des experts dans le domaine, venus d'Algérie, de France et d'Italie avaient rappelons le, procédé à une évaluation du dispositif technique et réglementaire mis en place après le séisme d'El Asnam. Tout en se félicitant de l'introduction du risque sismique dans l'acte de bâtir, ils ont particulièrement insisté sur la poursuite de l'effort pour imposer, d'une manière quasi obligatoire et permanente, les normes antisismiques et les nouvelles techniques de construction dans toute action de réalisation des ouvrages. L'autre recommandation portait sur le développement d'une politique de prévention et de sensibilisation à même d'instaurer une culture du risque sismique aussi bien chez le citoyen que chez les intervenants dans le secteur du bâtiment et des équipements publics. On considère en effet qu'une prise de conscience réelle devant les dangers qui guettent le pays, en particulier dans les zones classées à haut risque sismique, demeure le meilleur moyen de réduire et limiter les dégâts en cas de catastrophe majeure. Malheureusement, sur ce plan, la situation est plutôt dramatique à Chlef, pour ne citer que l'exemple de cette wilaya qui avait pourtant connu deux séismes dévastateurs en l'espace de 25 ans. Les exemples, à ce propos, font légion. La place publique du centre ville, appelée esplanade de la Solidarité, a été en grande partie attribuée à des particuliers pour la réalisation de projets de plusieurs étages dans les secteurs du commerce et de l'hôtellerie. Or cette place se trouve sur un terrain liquéfié situé à moins de 200 m des berges de l'oued Cheliff. Il en est de même pour d'autres constructions ayant vu le jour aussi sur le tracé longeant ce cours d'eau. Détournement de vocation Tenant compte des études techniques de la micro- zonation qui définit en fait les zones constructibles, les autorités en place en 1986 avaient opté à l'unanimité pour des constructions légères sur les lieux, d'où leur aménagement en jardin et espace public. Néanmoins les responsables qui se sont succédés depuis 1994 en ont décidé autrement, l'endroit ayant été cédé dans le cadre du Calpi à des prix très avantageux. Un autre lieu public a failli connaître le même sort, non loin de là, n'était ce la riposte des riverains qui se sont opposés au détournement de la vocation du site qui a été en fin de compte préservé et réhabilité par les pouvoirs publics. Toujours est-il que le nombre des abris de secours et de regroupement des sinistrés à l'air libre, en cas de violent séisme, a diminué considérablement dans la région, vu la consommation excessive des sols. La conjoncture a été aussi favorable à la prolifération des constructions illicites d'autant que la réglementation en vigueur n'obligeait pas le constructeur privé à passer un contrat avec les services de contrôle technique pour le suivi technique de son ouvrage. Cependant, depuis le séisme de Boumerdes, on exige des particuliers la présentation des plans de génie civil pour l'obtention du permis de construire.