A quelques semaines de la commémoration du 25e anniversaire du violent séisme du 10 octobre 1980, la ville de Chlef a été choisie pour abriter, du 11 au 12 septembre au musée régional, un colloque international sur le thème « Orléanville 54, El Asnam 80, quels enseignements pour Chlef. Le vécu, l'après-1980 et les techniques modernes ». La rencontre a été organisée par le CTC Gecotec, conjointement avec le CGS, le CRAAG, Granitex et la wilaya de Chlef, sous le patronage de la SGP études et engineering Genest. Des experts nationaux et étrangers (venus spécialement d'Italie) y ont pris part aux côtés des différents intervenants dans le secteur de l'habitat. Les spécialistes ont discuté de tous les aspects liés à la réduction du risque sismique, notamment en matière de prévention et d'intervention dans les zones touchées. Le cas des séismes de Chlef et de Boumerdès, considérés comme les plus violents qu'ait connus le pays, ont dominé les travaux car il témoigne, selon les experts, de la forte sismicité qui caractérise le nord de l'Algérie. Le colloque fut donc l'occasion pour les conférenciers d'échanger leurs expériences à la lumière des enseignements tirés des catastrophes vécues, aussi bien dans le pays qu'à l'étranger. Le docteur El Foul du Gecotec estime que les désordres constatés dans le bâti, lors du séisme de Boumerdès, étaient identiques à ceux relevés à Chlef en 1980. Il affirmera qu'un nombre important de constructions échappaient au contrôle technique et que leur réalisation était confiée à des entreprises non habilitées. La catastrophe d'il y a 25 ans a permis, selon ses dires, l'introduction de nouvelles règles de construction dans les régions sismiques et l'officialisation du règlement parasismique algérien, ainsi que le lancement des études de l'aléa sismique et de microzonation. Pour sa part, le directeur technique du CTC, A. Adib, soutient que « Chlef est mieux préparée pour un éventuel séisme, tout en reconnaissant qu'il existe encore des constructions qui présentent des insuffisances ». A l'issue des travaux, les participants ont adopté une série de recommandations dans lesquelles ils soulignent la nécessité d'améliorer le dispositif de prévention et de construction des zones classées à haut risque sismique, notamment les wilayas du nord du pays telles que Aïn Témouchent, Oran, Alger, Tipaza, Chlef, Boumerdès et Constantine. D'après eux, l'atténuation des effets des séismes passe essentiellement par une politique de prévention et de sensibilisation, la qualité des travaux, la conception, la connaissance des aléas naturels et l'étude des sites d'implantation. Pour ce qui est de l'ancien bâti, ils préconisent une expertise systématique des édifices et habitations et leur confortement selon les normes parasismiques. Présent au colloque, le directeur de Numedia Consulting a annoncé que son organisme va lancer incessamment son système des isolateurs de fondations sous forme d'appuis parasismiques en caoutchouc et ce, à la faveur de la réalisation du nouveau siège du CTC à Aïn Defla. Il indiquera que ce procédé a déjà introduit aux Etats-Unis, au Japon et en Italie. Il permettrait d'absorber le maximum d'énergie sismique.