L'Algérie est en mesure de réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) fixés dans le cadre du pacte unique signé par les nations du monde, en 2000, et visant la réduction de la pauvreté. » C'est ce qu'a affirmé Younès Zoughlami, représentant du Fonds des Nations unies pour le développement (UNFPA), lors de son passage, hier, au forum d'El Moudjahid. En présentant le rapport sur l'état de la population mondiale en 2005, l'orateur estime que l'Algérie a enregistré des résultats positifs ces quatre dernières années. Selon un spécialiste algérien, l'Algérie est sur la bonne voie, mais il faut qu'elle fournisse encore plus d'effort. « Nous sommes sur la bonne voie. L'Algérie est l'un des rares pays en développement qui ont investi dans la santé et l'éducation », a souligné ce responsable. Mais les chiffres en matière de la santé des enfants et des femmes demeurent encore inquiétants. Le taux de mortalité infantile, par exemple, demeure toujours élevé en passant de 50/1000 en 2000 à 30/1000 en 2004. Les ambitions sont, en revanche, très grandes. Selon M. Souaber, directeur de la population au niveau de l'Office national des statistiques (ONS), l'objectif pour 2010 est de réduire les disparités entre les sexes et d'améliorer les conditions de vie de la population. Ainsi pour l'alphabétisation, le but est d'atteindre 95,2% d'alphabétisés en 2010. Pour la même échéance, on veux raccorder en eau potable 81,5% des foyers, réduire la mortalité infantile à 21,3/ 1000 et augmenter le nombre d'utilisateurs des procédés de contraception à 61,6 %. Revenant sur la situation des populations mondiales en 2005, le rapport de l'UNFPA soulève l'existence d'exclusion et de discrimination basée sur la différenciation entre les deux sexes. Intitulé « La promesse d'égalité : égalité des sexes, santé en matière de procréation et objectifs du Millénaire pour le développement », le rapport de l'UNFPA, selon Younès Zoughlami, rappelle aux dirigeants du monde qui se sont réunis récemment à New York, où ils se sont engagés à réduire la pauvreté dans le monde, que leur objectif ne sera pas réalisable avant d'avoir banni les facteurs de la discrimination. « Ils ne pourront pas reléguer la pauvreté dans le passé ou jeter aux oubliettes avant de reléguer la discrimination sexuelle dans le passé. Nous ne pouvons reléguer la pauvreté dans le passé tant que nous n'arrêterons pas la violence à l'égard des femmes et des filles. Nous ne pouvons pas reléguer la pauvreté dans le passé avant que les femmes ne jouissent de la plénitude de leurs droits sociaux, culturels, économiques et politiques », souligne le rapport de l'UNFPA. L'inégalité entre l'homme et la femme dans l'accès aux soins et à l'éducation creuse, ajoute le rapport, le fossé entre les deux sexes et accroît la pauvreté. En matière du santé, sur le 40 millions de personnes atteintes du virus VIH/ sida, environ 50% sont des femmes. Depuis le lancement de ce plan, l'UNFPA remarque le manque de financement. « La plupart des pays donateurs ne respectent pas leurs engagements », a indiqué l'orateur. Cependant, l'organisme des Nations unies mise beaucoup plus sur le partenariat avec la société civile et le secteur privé pour réaliser ces objectifs.