Idir, égal à lui-même, dans toute sa simplicité et sa modestie, mais au talent et à l'art trempés dans les racines du terroir natal et consolidés au contact du monde environnant, a exprimé avec brio cette idée et valeur de partage et de paix. Idir a eu ces premiers mots : « En tant qu'artiste, je dis mon pays, l'Algérie, à travers une lunette émotionnelle. » Avec la sensibilité qui lui est propre, il a rendu un vibrant hommage à tous ceux qui, en Algérie et partout dans le monde, ont été tués par l'intolérance et le fanatisme, demandant aussi qu'une pensée soit exprimée pour tous ceux qui souffrent du fait de la misère, du dénuement ou de la guerre. Idir a chanté avec son cœur et son âme, accompagné, en chœur, des centaines de voix conquises et acquises, pour toutes ces « fleurs de mon pays qui se sont envolées vers le ciel transformées en étoiles et qui nous demandent de ne pas les oublier », comme Tahar Djaout, Matoub Lounès dont il a interprété une chanson, et tant d'autres encore. Pour dire « l'amour, le partage, la tolérance », pour dire que « l'Islam ne rime pas forcément avec drame » Idir a interprété Le silence de la montagne et de nombreuses chansons de son répertoire puisé dans la culture natale, et de faire ce commentaire : « Ce n'est pas parce que quelqu'un est parti physiquement qu'il meurt à jamais. » Il a également rendu hommage à Brahim Izri, décédé récemment, en interprétant sa chanson-phare Tizi Ouzou que le défunt artiste avait composée avec Maxime Le Forestier. Avec Assendou, un de ses premiers tubes, Idir a voulu que soient honorées toutes les mères qui sont d'abord des femmes, « des femmes diminuées par la loi du milieu traditionnel ». « Ce n'est pas facile d'être femme, et encore moins dans une société de forte tradition. » Et, invitant le public à l'entonner avec lui, Idir affirme que « lorsque j'ai fait cette chanson, j'ai compris qu'elle ne m'appartenait pas en propre, qu'elle nous appartenait à tous, à nos mères, je vous demande de la chanter, de penser à nos mères en cessant de les voir comme des mères couveuses et allaiteuses, mais comme des femmes libres, de penser à ces millions de femmes de l'autre côté de la Méditerranée qui n'ont pas la chance de connaître ces moments présents, notamment là à la Mairie de Paris à vivre ensemble cette nuit de partage et de paix ».