Quel est l'objet de votre présence en Algérie? J'ai répondu à une invitation du Centre culturel français, qui m'a fait l'honneur de présenter des spectacles à travers quelques villes algériennes, en l'occurrence Oran, Annaba et Alger. Je ne peux pas cacher ma fierté, en ma qualité de modeste personne, qui suis un ami de l'Algérie. Quand êtes-vous venu en Algérie pour la première fois? Cela remonte au début des années 60. J'ai fait connaissance avec des amis tel que Kateb Yacine, Abderrahmane Kaki et les autres. D'ailleurs, j'etais le premier à monter l'oeuvre Sandales en caoutchouc de Yacine en pièce de théâtre. Mais pour mes visites, dès que l'occasion se présente, je viens en Algérie en réison de l'amour que je porte à ce pays avec qui je partage beaucoup de choses et de souvenirs, d'abord pour échanger les idées, ensuite pour apprendre et enfin pour essayer de transmettre à mes amis Algériens, d'une façon modeste, ce que j'ai recueilli dans mes recherches. Qu'avez-vous ressenti? En premier lieu, je dirai que ma présence est d'abord une satisfaction morale. Je suis venu pour une contribution modeste, en animant des spectacles. Je repars dans mon pays, très marqué par la splendeur de ce pays que je viens de redécouvrir et que je trouve paradisiaque, d'une part, et je me suis enrichi par les échanges avec mes amis Algériens d'autre part. En fin de compte, je suis convaincu que ce pays n'est pas aussi menacée comme certains veulent le faire croire. Que pouvez-vous apporter à travers ces échanges culturels? En tant qu'artiste, je contribue à lutter contre le rejet d´autrui et les malentendus socioculturels, car il n´est pas indifférent que les deux rives prouvent qu´elles sont capables de surmonter les déchirements historiques qu´elles ont traversés pour saluer, dans une autre culture, un patrimoine irremplaçable, riche d´enseignements à partager. «C´est dans l´esprit des hommes que s´édifient les remparts de la paix.»