Soupçonnés par leurs pairs d'avoir mal géré l'opération de vote qui a abouti, début octobre, au renouvellement des délégués de la Mutuelle des travailleurs des postes et télécommunications, ces derniers sont revenus sur cette affaire pour éclaircir les zones d'ombre exploitées par leurs rivaux (El Watan du jeudi 13 octobre 2005). Dimanche soir, lors d'un regroupement à la piscine Galia, les quatre élus de l'entreprise Algérie Télécom, Rachid Bentaleb (également SG de la section locale d'entreprise du syndicat UGTA) Mbarek Bendida, Karoui Ali Cherif et Khaldi Miloud, en présence de plusieurs autres candidats malchanceux, ont tenu à témoigner du bon déroulement du scrutin mais aussi du respect des modalités prévus dans les statuts et règlement intérieur de la Mutuelle. Oran est concerné par quelque 3 000 cotisants (contre 50 000 à l'échelle nationale) et a donc droit à 6 délégués (1 pour 500 environ), soit 4 pour Algérie Télécom qui totalise le plus grand nombre de travailleurs et 2 pour Algérie Poste. L‘annonce du renouvellement des structures a été annoncée le 26 juin dernier par le président national de la Mutuelle, M. Choulak Mohamed, lors d'un regroupement des membres de l'ancienne AG dont le mandat (d'une durée de 4 années) venait d'expirer. Un appel à candidature a été lancé le même mois pour un délai ne devant pas excéder le 31 juillet. Il suffisait de remplir la condition de 5 ans d'ancienneté (cotisation) pour prétendre au poste de délégué, selon les statuts. Cet appel a été prolongé, du moins à Oran, jusqu'au 13 août et, atteste un représentant de la mutuelle, toutes les candidatures ont été retenues, soit 20 pour Algérie Télécom, 4 pour Algérie Poste et 1 pour l'Agence nationale des fréquences combinée avec l'institut des télécommunications d'Oran (ITO). Le tri a commencé à 18 heures Deux commissions électorales de wilaya ont été installées et comportant, respectivement pour les deux grandes entreprises, un représentant de la mutuelle, un membre de la fédération des P et T et un membre représentant l'administration. Pour ce dernier cas, il s'agit de sous-directeurs employés par les deux entreprises. En fonction des services, notamment pour Algérie Télécom concernée par la contestation, 12 bureaux de vote ont été installés en plus d'un bureau itinérant devant récolter les suffrages exprimés dans certains services implantés dans des localités éloignées comme Misserghine. Le dépouillement ne s'est pas fait sur place et les urnes ont été transportées vers la piscine Gallia. C'est cet aspect qui a été contesté par des tiers. Le tri a commencé à 18 heures et ne devait s'achever qu'à 2 heures du matin. « Les gens qui contestent sont en réalité des candidats qui n'ont pas eu assez de voix et qui ne veulent pas reconnaître leur défaite », attestent les mutualistes réunis à la piscine Galia. « Si nous avions procédé au dépouillement sur les lieux du vote, la contestation aurait été la même car on nous aurait de toute façon accusé d'avoir sciemment éparpillé les résultats, réduisant ainsi les chances d'un contrôle rigoureux », déclare un membre de la commission électorale. Il estime que « le fait d'avoir insisté pour que le dépouillement se fasse le même jour, jusque tard dans la nuit, est un signe de bonne foi avec, en plus, la désignation d'un huissier de justice pour valider les résultats. » En réalité, le tort de cette commission est de ne pas avoir invité la presse qui aurait constitué un observateur de plus et sur toutes les étapes du scrutin. Les nouveaux délégués insistent sur le fait qu'ils doivent leur victoire à leur ancienneté dans l'entreprise mais aussi à la caractéristique de leur emploi. « En tant que ‘lignards' (travaillant sur les lignes téléphoniques), nous sommes très connus et le dernier de nos centres compte une soixantaine de travailleurs », atteste un des élus. En effet, sur 997 suffrages exprimés (contre 1 437 inscrits au vote), le premier délégué a été élu avec 711 voix. Mais les vaincus ont toujours à redire.