La mosquée du quartier Tribou, dans la commune de Bab Ezzouar, est dans un état de dégradation inquiétant. Exigu et menaçant ruine, ce lieu de culte continue de recevoir des centaines de fidèles qui y accomplissent quotidiennement leur devoir spirituel aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Fissuré et fragilisé par le dernier séisme qui a ébranlé la capitale, les fidèles se retrouvent, de ce fait, confrontés à un réel danger de mort. « Le tremblement de terre du 21 mai 2003 a fortement endommagé la structure déjà vétuste de notre mosquée », précise le président de l'Association du quartier Tribou, Guellati Hadj Ali. Pour notre interlocuteur, les pouvoirs locaux n'ont pas tenu leurs promesses d'autant plus que cette situation dure depuis plusieurs années. « Les autorités locales, aussi bien le P/apc de Bab Ezzouar que le wali délégué de Dar El Beïda, n'arrêtent pas de nous berner. Cela fait plusieurs années qu'ils nous ont promis la prise en charge de nos revendications sociales en plus de la réhabilitation de la mosquée, mais jusqu'à aujourd'hui, les promesses sont restées sans suite sur le terrain de la réalité », se désole-t-il. Notre interlocuteur tient à lancer un véritable message de détresse à l'adresse du président de la République ainsi qu'au wali d'Alger afin « d'intervenir et de mettre un terme à cette situation ». « Une promesse a été donnée par l'actuel maire le 1er juin dernier afin de procéder au lancement dans l'immédiat des travaux de réhabilitation, de rénovation et d'extension de la mosquée, et ce, avant le début du Ramadhan. Mais force est de constater, regrette M. Ghelatti, que les choses n'ont guère changé ». Le président de cette association, ancien cadre en retraite d'Air Algérie, s'interroge sur les raisons de cette inertie : « Trouvez-vous normal que des fidèles accomplissement leurs prières en disposant des tapis à même les trottoirs et la chaussée, obstruant ainsi la circulation ? Même l'immense tente que compte installer l'Apc en face de la mosquée ne réglera pas le problème. » Par ailleurs, M. Guellati nous informe qu'une enveloppe de plus de 1,2 milliard de centimes a été dégagée, en mai dernier, pour l'extension du cimetière et la réalisation d'une clôture de sécurité, mais que ce lieu est constamment livré à lui-même : « Le cimetière est devenu un lieu de prostitution, de consommation de drogue, de psychotropes et d'alcool », constate-t-il. « C'est une honte pour ceux qui nous gouvernent de laisser ainsi des centaines de fidèles prier sur des trottoirs, et le lieu de repos éternel de nos proches profané de la sorte », ajoute-t-il.