Au moment où les premiers passagers devront, en principe, prendre le tramway d'ici à trois ans, une question taraude les esprits : L'exploitation de ces futures lignes ferroviaires sera-t-elle ouverte à la concurrence ? Autrement dit, sera-elle ouverte à la privatisation ? Avec un flux estimé à 6 000 passagers/h par ligne, la rentabilité aiguise bien des convoitises. Il est à relever que l'exploitation des 5 anciennes lignes du tramway d'Oran, il y a de cela un siècle, fut assurée, par cession de la municipalité de l'époque, par un privé. C'est justement ce qui inspire, de nos jours, bien des investisseurs (nationaux), à se dire « prêts à se porter candidats si toutefois ce principe de concurrence sera retenu par les autorités. » Pour l'heure, le projet est confié à l'entreprise du Métro d'Alger qui a lancé, le 22 septembre dernier, un avis à manifestation d'intérêt pour son étude et sa réalisation. « Financièrement et juridiquement, rien n'oblige l'Etat à la mise en concurrence », estime un cadre de l'administration locale qui a confirmé que « le projet coûtera plus de trente milliards de dinars. » Étude de faisabilité Si l'étude de faisabilité du tramway a été validée par le wali, il faudra attendre 2009, pour pouvoir voir réceptionner les toutes premières lignes. L'étude de ce projet a été confiée au bureau d'étude français INGEROP et son homologue Algérien EMA/BETUR. La première ligne qui s'étend sur un trajet de 17,7 km, reliera Es Sénia à Sidi Maarouf. La seconde s'étendra sur 45,6 km et prendra pour point de départ l'USTO pour joindre l'hôpital pédiatrique de Canastel. La troisième ligne reliera, quant à elle, l'USTO et Es Senia avec des embranchements vers Sidi Chahmi, El Kerma et Mers El Kebir. Le tracé du tramway qui traversera ainsi pas moins de six communes (Oran, El Kerma, Bir El Djir, Sidi Chami, Es Sènia et Mers El Kebir), ne va pas emprunter le même circuit d'il y a un siècle. Les plus âgés des oranais se souviennent que l'ancien tram de l'époque coloniale comportait 5 lignes. Des lignes qui prenaient toutes comme point de départ, la place d'armes. Deux d'entre elles joignaient place Kléber en passant par rue de Philipe, l'une allait vers St Eugène en passant par rue Mostaganem. La quatrième sillonnait la rue d'Arzew pendant que la dernière joignait l'avenue d'Oudjda. La nouvelle variante du tracé proposée par le bureau d'études Ingerop implique quant à elle que des changements radicaux soient attendus dans le tissu urbain de la ville qui souffre d'une quasi-saturation du réseau de sa voirie par un trafic des plus congestionnés.