La disparition de Lakhdar Bentobal, dit Si Abdallah, décédé ce samedi à l'âge de 87 ans, des suites d'une grave maladie dont il souffrait depuis quatre ans, a provoqué un sentiment de tristesse et une profonde consternation parmi ses compagnons d'armes, ses proches et la famille révolutionnaire. Des gens qui ont connu, côtoyé de près ou de loin cet historique dirigeant de la Révolution nous ont livré des témoignages saisissants sur son prestigieux parcours révolutionnaire. Hacène Boukazoula, chirurgien-dentiste à Grarem Gouga, dont le père, Si Chérif, originaire de la même ville, décédé en 2003, était un moudjahid engagé et un ami des plus proches de Si Abdallah, nous a révélé ceci : «C'est une figure emblématique de la Révolution qui s'éteint. Une grande perte pour l'Algérie qui enterre un à un ses plus valeureux fils. Mon défunt père, au même titre que plusieurs autres combattants, était aux côtés de Lakhdar Bentobal lorsqu'il officia, le 20 août 1955, à la préparation de la célèbre bataille de Hammam Beni Haroun pour desserrer l'étau sur les Aurès. Il était en première ligne et refusait catégoriquement que des jeunes moudjahidine soient envoyés aux postes avancés.» Son compagnon et proche parent, le moudjahid Mohamed Salah Benzerafa de Mila, abonde dans le même sens : «La mort de Si Abdallah est une perte cruelle pour le pays. C'était un homme extraordinaire, intelligent, brave et très connu pour son honnêteté. Il a écrit deux ouvrages sur la guerre d'Algérie et a demandé qu'ils soient publiés après sa mort.»