Le président du Comité olympique algérien (COA), Mustapha Berraf, a été hier le quatrième invité du forum Echibek en présence d'un parterre de journalistes et de quelques invités du mouvement sportif, à l'image du président de la Fédération de cyclisme, Mohamed Naïdji et celui de judo, Mohamed Meridja. Après un tour d'horizon sur les activités du COA et le programme d'action jusqu'en 2008, Mustapha Berraf rappellera à l'assistance les acquis récents du COA en matière d'infrastructures, à l'image du Centre olympique du Djurdjura, et prochainement, la transformation des structures du terrain du golf de Dély Ibrahim en centre d'accueil de haut niveau pour les préparations du côté de la mer. M. Berraf mettra en exergue aussi la mise en œuvre des programmes proposés par la commission de la solidarité olympique du CIO qui permet au CNO l'accès à une assistance technique, financière et administrative. La conférence a ensuite bifurqué sur le jeu de question-réponse sur tout ce qui a trait à l'actualité sportive, notamment le décret ministériel 04/10, la violence dans les stades, le financement des fédérations, les bourses des athlètes à l'étranger... Concernant le nouveau décret ministériel, le président du COA réfute catégoriquement certains articles de fond relatifs au mode d'élection. Selon Berraf : « Un décret doit fixer le cadre dans lequel est appliqué la loi et non pas pour modifier, compléter ou supprimer la loi. Ce décret va à l'encontre des libertés individuelles et des acquis démocratiques du mouvement sportif national. Pour cela, nous réfutons les articles qui imposent les 30% des membres de l'AG par le MJS ainsi que la limitation de la présidence d'une fédération à un seul mandat. La loi sur les associations ne mentionne pas ces dispositions. Nous pensons que c'est une erreur qui peut constituer une sorte d'exclusion où dorénavant un président perd son statut d'éligibilité et en même temps celui d'électeur. Nous allons demander au ministre de la Jeunesse et des Sports une réexamination des articles fondamentaux et nous comptons sur le haut sens de responsabilité du conseil du gouvernement. Nous avons déjà rejeté ces articles par le passé et aujourd'hui il est inadmissible qu'ils reviennent. » « A mon sens, au départ, le décret en question ne contenait pas ses modifications. Le changement obéit à d'autres considérations », ajoute le conférencier qui affirme qu'en tant que garant et acteur du mouvement sportif, il veillera sur les acquis démocratiques du sport national. Le financement des fédérations et les bourses des athlètes à l'étranger ont été également au centre de ce forum. Berraf estime qu'une fédération, même olympique, qui fonctionne avec un budget dérisoire de 2 millions de dinars ne peut aspirer à des résultats intéressantes. « C'est peu connaissant les exigences de la préparation et de la gestion du haut niveau. Les fédérations ont toutefois bénéficié d'un budget spécial cette fois pour préparer les Jeux africains », annonce-t-il. Berraf refuse aussi que le COA soit un tiroir-caisse pour les athlètes boursiers et affirme que l'instance qu'il gère n'a jamais été consultée ni associée pour les bourses accordées aux athlètes. Aujourd'hui, avec l'acquisition des deux sites précités, les athlètes doivent se préparer en Algérie, exception faite pour les programmes spécifiques qui peuvent avoir lieu à l'étranger. Au chapitre de la violence, Berraf reconnaît que son instance n'a pas suffisamment fait pour combattre ce fléau. « Nous n'avons pas suffisamment fait dans ce sens, car limités par nos prérogatives et le budget ». Dans ce chapitre, Berraf affirme que la tentative de réconciliation entre la JSK et l'USMA est en cours. Une invitation a été adressée aux présidents des deux clubs pour une rencontre le 3e jour de l'Aïd à l'hôtel El Djazaïr dans l'espoir justement d'arrêter l'escalade de la violence.