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Djaâfar Gacem m'a donné une grande responsabilité
Hakim Zelloum. Comédien de la caméra cachée Wesh Dani
Publié dans El Watan le 27 - 08 - 2010

Hakim Zelloum, au fil des épisodes de la caméra cachée Wesh Dani réalisée par Djaâfar Gacem, diffusée pendant ce Ramadhan, ne cesse de «bluffer» tout le monde en tant «piégeur» de célébrités algériennes. Et ce, de par un sens aiguisé de «l'impro» et surtout ce bagout.
- Votre métier, c'est «piégeur» de célébrités dans la nouvelle caméra cachée réalisée par Djaâfar Gacem…
Oui ! Ce fut une très belle aventure pour moi. Franchement, Djaâfar Gacem et son équipe m'ont fait confiance. Et cela, m'a fait plaisir. C'est une fine équipe frondeuse.
- Vous êtes le pivot de cette caméra cachée…
Djaâfar Gacem m'a donné une grande responsabilité dans la caméra cachée Wesh Dani. Cela fait longtemps qu'il avait des projets pour moi après Djemai Family 2 où j'incarnais le rôle de Maâmar le «gros mangeur». Un jour il m'appelle et me propose un travail pour le Ramadhan. C'était une caméra cachée. Et j'ai tout de suite accepté.
- Pourquoi ?
Parce que je suis avec un excellent réalisateur, sans flagornerie. Il m'a donné ma chance. Ce n'est pas de la figuration. Et puis, comme le travail se fait rare (dans les productions télévisées).
- Ce rôle de piégeur est un moment de solitude et vous n'avez pas droit à «l'erreur»…
Ce que j'appréhende, c'est quand je pénètre sur le plateau pour piéger la victime. On ne peut ni couper ni refaire la prise. C'est une responsabilité. On n'a pas droit à l'erreur. Et puis, cela stimule, c'est un défi.
- Est-ce facile de piéger des gens célèbres ?

C'est difficile de piéger des acteurs, chanteurs, grands sportifs… Ces gens-là, dès que quelque chose de bizarre se trame, le sentent tout de suite. Surtout, quelques mois avant le Ramadhan. Ils savent que c'est la caméra cachée. C'est une tradition. Par contre, dans la rue, c'est facile. On peut piéger n'importe qui.
- Y a-t-il eu une exception, quelqu'un qui vous a démasqué ?
On appréhendait cela. Nous avons piégé plus de vingt-cinq célébrités et personne ne s'est rendu compte. Le scénario était bien ficelé. Et Djaâfar m'a laissé faire.
- Il y a une part d'improvisation…
Oui, bien sûr ! Contrairement aux rôles de sitcoms où l'on observe le texte à la lettre. Si l'on ne le respecte pas, alors : coupez ! On recommence la scène avec le texte initial. J'ai un scénario de la caméra cachée, mais la victime je ne connais pas sa «partition». J'ignore ses répliques. Donc, je dois faire dans «l'impro».
- Vous avez sûrement des complices…
Une chose très importante. Le concours précieux des complices pour piéger ces célébrités.
- Parmi les épisodes réussis, c'est quand vous avez piégé l'entraîneur national de football, Rabah Saâdane…
Oui ! Absolument ! C'est celui de Rabah Saâdane. Et puis, c'était ma toute première victime. Mon baptême du feu. Et j'étais à l'aise. Avec les conseils de la direction d'acteurs de Djaâfar Gacem portant sur le rôle du pompiste. Là, les complices, c'étaient les propres enfants de Saâdane.
- Un pompiste qui a «bluffé» Saâdane par sa maîtrise tactique du football…
(Rires). Il ne comprenait pas ce qui se passait. Il n'en croyait pas ses yeux.
- Et comme par hasard, la tactique de jeu que vous avez proposée était bonne et qui vous donnera raison après (les défaites de l'EN)…
(Rires). Parce qu'il ne l'a pas appliquée.(Rires). C'est une tactique de jeu qui existe. Elle est vraie. Lors de la rédaction du scénario, on a trouvé cette tactique sur internet. Elle avait été appliquée en 1958, par le Brésil contre la Suède. Et le Brésil avait gagné.
- Quel est ce schéma tactique ?
C'est le 4-2-4. Parce qu'à l'époque, on mettait uniquement deux milieux de terrain. Parce que c'était des «turbo». On n'avait pas encore découvert que le milieu de terrain était le plus important dans les années 1950. On s'est dit pourquoi ne pas proposer une tactique de jeu qui fait rire le public, les amateurs de football et Rabah Saâdane lui-même. Il la connaissait. C'est pour cela qu'il n'a pas du tout souri ou ri. Il ne voulait pas m'écouter. Et puis, il faut comprendre, c'était quelques jours avant la Coupe du monde en Afrique du Sud. Et pour créer un effet gag, j'ai poussé la satire en lui disant : quand le score sera de 2 à 0, on adoptera la tactique 4-6-0.
- Vous avez énervé Rabah Saâdane, vous vous êtes mêlé de son travail d'entraîneur…
Oui, il s'est trop énervé parce qu'au lieu de m'occuper de mon travail de pompiste, je me suis mêlé de ses affaires. (Rires). Quand il a su que c'était une caméra cachée, il a ri et s'est excusé de s'être énervé, car il avait un rendez-vous familial important. Merci à Rabah Saâdane de nous avoir subi. Fair-play, quoi. On a piégé aussi le joueur international Antar Yahia. Un vrai professionnel. Chapeau bas !
- L'épisode de la «Cosa nostra algérienne» était surréaliste…
Oui ! Et puis Bessam et Farid Le Rocker ont eu la peur de leur vie. On faisait un piège pour deux artistes, séparément. Il y a ceux qui ont été angoissés et ceux qui ont craqué. Comme la chanteuse Hassiba Abderaouf qui a fondu en larmes alors qu'elle animait un mariage. La cause ? On lui a demandé d'interpréter Salah Ya Salah et Sarah Ya Sarah pour les mariés. Alors, il se trouve que les deux chansons sont les prénoms de leurs ex. Ce qui fera éclater une dispute du couple et l'arrêt du mariage (parodie). Et Hassiba Abderaouf a cru à cette histoire. Parce qu'on a préparé un vrai mariage.

Bio express
Hakim Zelloum, avant qu'il ne crève le petit écran en tant que «piégeur» grimé dans la caméra cachée intitulée Wesh Dani réalisée par Djaâfar Gacem et produite par SD Box, a fait ses premières armes sur les planches. Son premier coup… de théâtre fut en 2001 avec la pièce Mizan El Ghaba. Et puis se succèderont les pièces Numisis, Le Clone et le cloné, Kotrat ma (goutte d'eau) à la trame écologique avec des comparses comme Kamel Bouakaz et Salah Ougrout, L'Eclipse avec Hamid Achouri et La Dernière oasis, en 2006. Hakim Zelloum, comédien, a campé la plupart de ses rôle sous la direction du metteur en scène Mahfoud Fellous. A la télévision, il jouera dans Sousou et Nounou (une parodie de Un gars, une fille) et dans Djemai Family I et II. Il y interprétera Maâmar, l'hilarant gros mangeur et morfalou.
Le réalisateur Djaâfar Gacem le repèrera et lui proposera Wesh Dani en tant que piégeur de stars. Après le Ramadhan, Hakim Zelloum reprendra son one man show Zaâma à travers une tournée en Algérie.


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