Dix terroristes ont été abattus dans la wilaya de Tizi Ouzou, entre jeudi et samedi derniers, dans des opérations menées à Tadmaït et Beni Yenni, respectivement à l'ouest et au sud du chef-lieu de wilaya. Les services de sécurité ont également récupéré autant d'armes de guerre sur les corps des éléments de l'ex-GSPC. Ce double coup de filet des forces antiterroristes est l'un des plus durs portés ces derniers mois à l'organisation de Droukdel, qui a installé son quartier général en Kabylie depuis de nombreuses années. L'importance des pertes subies par les groupes armés islamistes renseigne cependant sur l'état du maquis terroriste, qu'on ne peut pas qualifier de résiduel.
La nébuleuse islamiste, avec ses armes et bagages, garde une assise pesante dans les massifs forestiers de la région. L'élimination de 7 terroristes au cours d'une même opération est une indication de la réorganisation des rangs des salafistes armés. Ces derniers se manifestent chaque jour en divers endroits de la wilaya de Tizi Ouzou prise sous le feu soutenu des terroristes depuis une décennie et demie. Vendredi dernier, une bombe artisanale a explosé près de Tigzirt, sur un chemin habituellement emprunté par les forces antiterroristes, heureusement sans faire de victime. La veille, jeudi, un véhicule de ravitaillement des campements militaires a été la cible d'une attaque d'un groupe armé, à Aghribs, à une quarantaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou. Le terrorisme islamiste continue de signer sa présence, régulièrement, dans les maquis de Mizrana, au nord de Takhoukht, au sud, ainsi que dans les massifs de Yakouren, à l'est, et aux alentours du redoutable maquis de Sidi Ali Bounab, à l'ouest. L'accalmie observée dans les grands centres urbains, comme au chef-lieu de wilaya, est factice, dès lors que les fiefs de la subversion islamiste cernent littéralement la wilaya. La multiplication des barrages de contrôle sur les axes routiers a limité considérablement la circulation des groupes armés traqués par un dispositif policier de renseignement particulièrement renforcé dans les centres urbains.
Cependant, force est de constater que les terroristes bénéficient d'une facilité de locomotion dans les vastes forêts qui enserrent la région. Chacune des opérations engagées par les forces antiterroristes se révèle périlleuse pour les éléments des services de sécurité et permet de porter des coups durs à la branche locale d'Al Qaîda. Lorsque le dispositif militaire couplé au travail de renseignement donne des résultats palpables sur le terrain, la population se prend à espérer de nouveau la fin de la longue nuit terroriste. Devant le bilan positif affiché à certains moments par les services de sécurité, les citoyens oublient le poids des tracas subis au quotidien, dans des villes soumises à des restrictions de la circulation et sur des routes parcourues par des barrages de contrôle, tout en espérant une sortie rapide du tunnel et du diktat des groupes islamistes écumant les maquis.Si les groupes armés sont réduits présentement à la défensive, pourchassés dans leurs repaires en forêt, d'autres nuages s'amoncellent à l'horizon, dans une région travaillée en profondeur par le salafisme de prédication.